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L'Etat Moghol et sa Fiscalite XVIe-XVIIIe Siècles

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Muzaffar Alam
Affiliation:
Jawaharlal Nehru University, New Delhi
Sanjay Subrahmanyam
Affiliation:
University of Delhi

Extract

De toutes nos institutions, la plus obscure est, en tout cas, l'Empire en tant qu'organe politique. A Pékin, naturellement, surtout à la cour, on a, sur ce sujet, quelques lumières, malgré tout plus apparentes que réelles. Les professeurs de droit constitutionnel et d'histoire de nos hautes écoles se prétendent entièrement au fait de ces questions et croient pouvoir transmettre leurs connaissances aux étudiants qui les écoutent. Plus on descend dans la hiérarchie des écoles, moins on rencontre naturellement chez les professeurs de doutes sur leur propre savoir. Les flots du primarisme déferlent de toutes parts sur les rares axiomes établis depuis des siècles et qui, s'ils n'ont rien perdu de leur vérité éternelle, n'en restent pas moins éternellement voilés par ces embruns et tout ce brouillard. C'est précisément sur l'institution impériale qu'on devrait, à mon avis, interroger le peuple, n'a-t-elle point là en effet ses bases suprêmes ?

Franz Kafka, « Beim Bau der chinesischen Mauer »

Les institutions associées à l'administration fiscale jouent un rôle essentiel si l'on veut comprendre tant soit peu la nature du pouvoir à l'origine des États modernes. Cinquante années de débats sur l'idée d'absolutisme n'ont fait que mettre en évidence l'importance de la fiscalité et, si l'accent a surtout été mis sur l'histoire de l'Europe, l'histoire des pays d'Asie n'a pas été tout à fait négligée. Parmi les États asiatiques des XVIe et XVIIe siècles, l'Empire des moghols en Inde, fondé en 1526, vérifie l'hypothèse selon laquelle la centralisation fiscale est à l'origine de la formation des États à cette époque.

Summary

Summary

The historiography of the last half-century on the Mughal state has been excessively pre-occupied with identifying the “essential” institutions that characterized it. This paper offers a reconstruction of the principal trends in the historiography, and a new synthesis which poses the evolution of the Mughal state in comparative perspective. The neglected role of the seventeenth century as a period of fiscal centralisation, leading to revolts by regional and local elites in the eighteenth century is emphasized. The lack of uniformity in the historical experiences of different regions (the North Indian heartland, Bengal, South India) is brought out, and parallels with the Ottoman empire are noted. The “wall-to-wall carpet” metaphor is rejected in favour of the “patchwork quilt” one.

Type
La Centralisation Étatique
Copyright
Copyright © École des Hautes Études en Sciences Sociales, Paris, 1994

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References

* Une version précédente et plus longue de cet article a été présentée à la conférence « Political Economy of the Ottoman, Safavid and Mughal Empires » qui s'est tenue à l'Université de Harvard en mars 1991 ; elle sera publiée dans les actes de cette conférence. Nous remercions les participants à la conférence, et tout spécialement Cemal Kafadar, de leurs commentaires. Cependant, seuls les auteurs sont responsables des opinions exprimées dans cet article.

1. Franz Kafka, La muraille de Chine et autres récits, traduit par Jean Carrive et Alexandre Vialatte, Paris, 1950, p. 108.

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3. Nurul Hasan, S., « Zamindars under the Mughals », dans Frykenberg, R. E. éd., Land Control and Social Structure in Indian History, Madison, 1969 Google Scholar ; Khan, Ahsan Raza, Chieftains in the Mughal Empire during the Reign of Akbar, Simla, 1977 Google Scholar ; Alam, Muzaffar, The Crisis of Empire in Mughal North India : Awadh and the Punjab, 1707-1748, Delhi, 1986 Google Scholar, surtout les chapitres 1, 3 et 4 ; pour l'autre courant, voir surtout Habib, Irfan, The Agrarian System of Mughal India (1556-1707), Londres-Bombay, 1963 Google Scholar, ainsi que les chapitres de la plume des éditeurs dans Raychaudhuri, Tapan et Habib, Irfan éds, The Cambridge Economie History of India, vol. I. Cambridge, 1982.Google Scholar

4. Pearson, M. N., « Political Participation in Mughal India », The Indian Economie and Social History Review, vol. IX, 2,1972, pp. 113131 Google Scholar, spécialement p. 131 ; voir aussi Pearson, M. N., « Shivaji and the Décline of the Mughal Empire », The Journal of Asian Studies, vol. XXXV, 2,1976, pp. 221235 Google Scholar, et Blake, Stephen P., « The Patrimonial-Bureaucratie Empire of the Mughals », The Journal of Asian Studies, vol. XXXIX, 1, 1979, pp. 7794.Google Scholar

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7. Hall, John W., Keiji, Nagahara et Yamamura, Kozo éds, Japan before Tokugawa : Political Consolidation and Economie Growth, 1500 to 1650, Princeton, 1981 Google Scholar ; Berry, Mary Elizabeth, Hideyoshi, Cambridge, Mass.-Londres, 1982 Google Scholar ; Ooms, Herman, Tokugawa Ideology : Early Constructs, 1570-1680, Princeton, 1985 Google Scholar. Un résumé utile de ces problèmes se trouve également dans John Hall, W. et Mcclain, James L. éds, The Cambridge History of Japan, vol. 4, Cambridge, « Early Modern Japan », 1991.CrossRefGoogle Scholar

8. Pour l'un des rares essais dans cette direction, voir Athar ALi, M., «The Passing ol Empire : The Mughal Case », Modern Asian Studies, vol. IX, 3,1975, pp. 385396 Google Scholar ; pour un bilan par un spécialiste des questions ottomanes, voir Metin Kunt, I., « The Later Muslim Empires : Ottomans, Safavids, Mughals », dans Kelly, Marjorie éd., Islam : The Religions and Political Life of a World Community, New York, 1984, pp. 112136.Google Scholar Voir aussi l'étude très récente de M. Athar Ali, « Political Structures of the Islamic Orient in the Sixteenth and Seventeenth Centuries », dans Habib, Irfan éd., Medieval India, 1, Researches in the History of India, 1200- 1750, Delhi, 1992, pp. 129140 Google Scholar, qui constitue un essai tardif et peu convaincant de sauver des éléments du « mode asiatique de production », à partir d'un résumé superficiel d'une littérature secondaire dépassée.

9. Richards, J. F., « The Seventeenth-Century Crisis in South Asia », Modern Asian Studies, vol. XXIV, 4, 1990, pp. 625638.CrossRefGoogle Scholar

10. Raychaudhuri, Tapan, « The State and the Economy : The Mughal Empire », dans Raychaudhuri, Tapan et Habib, Irfan éds, The Cambridge Economie History of India, vol. I, p. 172 Google Scholar ; voir aussi Richards, J. F., « Mughal State Finance and the Premodern World lïconomy », Comparative Studies in Society and History, vol. XXIII, 2, 1981, p. 298.Google Scholar

11. Habib, Irfan, « Agrarian Relations and Land Revenue : North India », dans Raychaudhuri, Tapan et Habib, Irfan éds, The Cambridge Economie History of India, vol. I, p. 237.Google Scholar

12. Moosvi, Shireen, The Economy ofthe Mughal Empire c. 1595 : A Statistical Study, Delhi, 1987, pp. 2331.Google Scholar La meilleure traduction de Y A'inreste toujours celle de H. Blochmann (vol. I) et de H. S. Jarrett (vols II et III), révisée par D. C. Phillott et J. N. Sarkar, Calcutta, 1927-1949, et basée sur le texte établi par H. Blochmann (2 vols, Calcutta, 1867-1877). On y rencontre cependant quelques erreurs dans la traduction et dans le texte.

13. Moosvi, Shireen, « The Gross National Product of the Mughal Empire, c. 1600 », The Indian Historical Review, vol. XIII, 1-2, 1986-1987.Google Scholar

14. Pour quelques études de la période antérieure à Akbar, voir S. Nurul Hasan, « New Light on the Relations of Early Mughal Rulers with their Nobility », Proceedings of the Indian History Congress, 1944, pp. 389-397 ; Khan, Iqtidar Alam, Mirza Kamran, a Biographical Study, Bombay, 1964.Google Scholar Pour un examen d'études récentes de l'époque après Aurangzeb, voir Bayly, C. A., Indian Society and the Making of the British Empire, Cambridge, « The New Cambridge History of India », vol. II, 2, 1988 CrossRefGoogle Scholar, qui se fait l'écho des points forts comme des points faibles de la littérature.

15. Abbas Khan Sarwanï, Jārīkh-i-Sher Shāhī, S. M. Imamuddin éd., Dacca, 1964 ; pour la traduction anglaise, voir B. P. Ambasthya éd. et trad., Jārīkh-i-Sher Shāhī by Abbas Khan Sarwanī, Patna, 1974. Sur Sher Shah, voir aussi Kolff, D. H. A., Naukar, Rajput and Sepoy : The Ethnohistory of the Military Labour Market in Hindustan, 1450-1850, Cambridge, 1990.Google Scholar Pour une reconnaissance possible du fait que « l'origine du système moghol de transferts était à chercher dans la politique administrative des souverains de la dynastie Sur », voir Iqtidar Alam Khan, « The Mughal Assignment System during Akbar's Early Years, 1556-1575 », dans I. Habib éd., Medieval India, op. cit., 1, pp. 79-80.

16. Jārīkh-i-Sher Shāhī, op. cit., pp. 216-217 ; traduction anglaise dans B. P. Ambasthya, op. cit., pp. 761-762.

17. Sur la tentative de Babur de relier Agra à Kabul, voir Hasan, Mohibbul, Babur : Founder ofthe Mughal Empire in India, New Delhi, 1985.Google Scholar

18. Voir John Deyell, « The China Connection : Problems of Silver Supply in Medieval Bengal », dans Richards, J. F. éd., Precious Metals in the Later Medieval and Early Modern Worlds, Durham, 1983.Google Scholar

19. Voir Rizvi, S. A. A., Religious and Intellectual History of Muslims in Akbar's Reign, Delhi, 1975, pp. 253262 Google Scholar, pour une discussion du Jārīkh-i Alfī.

20. Voir Seydi ‘Ali Reis, The Travels and Adventures ofthe Turkish Admirai Sidi Ali Reis in India, Afghanistan, Central Asia and Persia, éd. et traduit par A. Vambéry, Londres, 1899 (réimpression, Lahore, Al-Biruni, 1975) ; nous avons remplacé « Turquie » par « Rum » dans la traduction de Vambéry. Voir aussi Farooqi, Naimur Rehman, Mughal-Ottoman Relations : A Study of Political and Diplomatie Relations between Mughal India and the Ottoman Empire, 1556-1748, Delhi, 1989 Google Scholar, en ce qui concerne le contexte diplomatique.

21. J. F. Richards, « Mughal State Finance », art. cit., p. 297. Cet article avait été écrit pour réfuter celui de Léonard, Karen, « The “Great Firm” Theory of the Décline of the Mughal Empire », Comparative Studies in Society and History, vol. XXI, 2, 1979, pp. 151167.Google Scholar

22. H. W. Van Santen, « De Verenigde Oost-Indische Compagnie in Gujarat en Hindustan, 1620-1660», thèse de doctorat de l'Université de Leyde, 1982, pp. 117-132, 223-229. Il est à regretter que la thèse de Van Santen qui est d'une grande importance pour toute discussion de l'Etat moghol et de son système fiscal reste inaccessible à la plupart des historiens de l'Inde.

23. Rashmi Seth, « Some Aspects of the Economy of Sind in the Seventeenth Century », thèse non publiée pour la maîtrise en philosophie de l'Université Jawaharlal Nehru de New Delhi, 1981 ; voir aussi Subrahmanyam, Sanjay, « The Portuguese, Thatta, and the External Trade of Sind, 1515-1635 », Revista de Cultura, Macau, n° 13/14, 1991, pp. 4858.Google Scholar

24. Cité dans H. W. Van Santen, « De Verenigde Oost-Indische Compagnie in Gujarat en Hindustan, 1620-1660 », op. cit., pp. 76-77.

25. Ce problème a été traité brièvement dans Subrahmanyam, Sanjay, The Portuguese Empire in Asia, 1500-1700: A Political and Economie History, Londres, Longman, 1993.Google Scholar Voir aussi Askari, Syed Hasan, « The Mughal-Magh Relations down to the Time of Islam Khan Mashhadi », Proceedings ofthe Indian History Congress, 20th Session, Gauhati (1959), Bombay. 1960, pp. 201213.Google Scholar

26. Subrahmanyam, Sanjay, « Iranians Abroad : Intra-Asian Elite Migration and Early Modern State Formation », The Journal of Asian Studies, vol. LI, 2, 1992, pp. 340363.CrossRefGoogle Scholar

27. Irfan Habib, Agrarian System, op. cit., p. 272.

28. Haqīqat-i Sūba Bihār, dans la citation par Muzaffar Alam dans « Eastern India in the Early Eighteenth-Century “Crisis” : Some Evidence from Bihar », The Indian Economie and Social History Review, vol. XXVIII, 1, 1991, pp. 43-71.

29. Voir par exemple Habib, Irfan, « The MansabSystem, 1595-1637 », Proceedings of the Indian History Congress, 29th Session, Patiala, 1967, pp. 221242.Google Scholar

30. Pour des commentaires intéressants sur cette question, voir Heyd, Uriel, Studies in Oui Ottoman Criminal Law, Menage, V. L. éd., Oxford, 1973.Google Scholar La comparaison qui s'impose est donc celle entre le règne d'Aurangzeb et celui du sultan ottoman Soliman (1520-1566) ; l'un des grands projets de Soliman était la compilation du kanunfaite en grande partie par Celalzade Mustafa, son « Grand Chancelier » (Koca Nisāncī)de 1534 à 1556. Sur ce point et sur d'autres aspects du règne de Soliman, voir Gilles Veinstein, « L'empire dans sa grandeur (XVIe siècle) », dans Mantran, Robert éd., Histoire de l'Empire ottoman, Paris, 1989, pp. 159 226.Google Scholar En ce qui concerne des éditions récentes d'une partie des ordonnances d'ālamgīr et de sa correspondance, voir Shaikh Abul Fath Qabil Khan, ādāb-i ‘ālamgirī, Abdul Ghafur Chau-Dhari éd., 2 vols, Lahore, 1971, et Azizuddin Husain, S. M., Raqāim-i-Karaīm, Epistles of Aurangzeb(réunies par Saiyid Ashraf Khan Husaini), Delhi, 1990.Google Scholar

31. Alam, Muzaffar, The Crisis of Empire, op. cit. ; voir aussi André Wink, Land and Sovereignty in India : Agrarian Society and Politics under the Eighteenth-Century Maratha Svarajya, Cambridge, 1986.Google Scholar

32. Dans Shastri, K. A. N. et Venkataramanayya, N. éds, Further Sources of Vijayanagar History, 3 vols, Madras, 1946, vol. III, pp. 224225.Google Scholar

33. Voir la correspondance entre Tubaki Krishnappa Nâyaka et la Compagnie hollandaise à Pulicat, en janvier 1657, avec pièces jointes, Algemeen Rijksarchief, La Haye, Overgekomen Brieven en Papieren, Verenigde Oost-Indische Compagnie, 1215, ff. 1026-1031v. Voir aussi Rama Sharma, M. H., The History ofthe Vijayanagara Empire, Gopal, M. H. éd., 2 vols, Bangalore, 1978-1980, vol. II, pp. 288294 Google Scholar, qui se base sur Yādāb-i ‘ālamgzrīcité plus haut, n. 30. Pour une synthèse générale de la littérature existante concernant Vijayanagara à cette époque, voir Stein, Burton, Vijayanagara, Cambridge, « The New Cambridge History of India », vol. I. 2, 1989, chap. 5.Google Scholar

34. Khan, A. R., Chieftains, op. cit.; voir aussi Sidiqoi, I. H., Mughal Relations with the Indian Riding Elite, Delhi, 1983 Google Scholar et D. H. A. Kolff, Naukar, Rajput and Sepoy, op. cit.

35. A. R. Khan, Chieftains, op. cit., pp. 77-92, et la carte jointe ; H. W. Van Santen, « De Verenigde Oost-Indische Compagnie in Gujarat », op. cit., pp. 81-83.

36. A. R. Khan, Chieftains, op. cit., pp. 177-200.

37. À ‘ īn-i Akbarī, vol. II, traduction anglaise de H. S. Jarrett, réimpression Delhi, 1978, pp. 142-157.

38. À’ īn-i Akbarī, vol. II, traduction anglaise de H. S. Jarrett, réimpression Delhi, 1978, p. 134 ; voir aussi Raychaudhuri, Tapan, Bengal under Akbar and Jahangir, 2e édition, Delhi, 1966, pp. 5778.Google Scholar

39. Bouchon, Geneviève et Thomaz, Lui's Filipe, Voyage dans les deltas du Gange et de l'Irraouaddy : relation portugaise anonyme (1521), Paris, 1988.Google Scholar

40. Tarafdar, M. R., Husain Shahi Bengal, 1494-1538 AD. : A Socio-Political Study, Dacca. 1965, p. 117.Google Scholar

41. G. Bouchon et L. F. Tomaz, Voyage, op. cit., p. 233.

42. La monographie de Richard M. Eaton, à paraître chez California University Press, sur la frontière islamique au Bengale devra éclairer considérablement ces problèmes. Voir, pour une introduction à ce travail, Richard M. Eaton, « Islam in Bengal », dans Michell, George éd., The Islamic Héritage of Bengal, Paris, 1984, pp. 2336.Google Scholar

43. I. Habib, Agrarian System, op. cit., pp. 400-401.

44. Sherwani, H. K., History ofthe Qutb Shahi Dynasty, Delhi, 1974 Google Scholar ; Richards, J. F., Mughal Administration in Golconda, Oxford, 1975 Google Scholar ; Subrahmanyam, Sanjay, The Political Economy of Commerce : Southern India, 1500-1650, Cambridge, 1990.Google Scholar

45. J. F. Richards, Mughal Administration, op. cit., pp. 47-48 ; O'Kane, John éd. et trad., The Ship of Sulaiman, Londres, 1972, pp. 234240 Google Scholar, « The Case of Abul-Hasan and the Fall of Haidarabad ».

46. Nous nous référons surtout à l'excellent rapport détaillé dans J. F. Richards, Mughal Administration, op. cit., pp. 135-173 ; nous serions cependant plutôt en désaccord avec son opinion sur l'époque de Madanna, et nous renvoyons le lecteur à la thèse de doctorat de l'élève de J. F. Richards, J. J. Brennig, « The Textile Trade of Seventeenth-Century Northern Coromandel », Madison, University of Wisconsin, 1975. Voir aussi Sanjay Subrahmanyam, « Rural Industry and Commercial Agriculture in Late Seventeenth-Century South-Eastern India », Past and Présent, n° 126, février 1990. En ce qui concerne quelques-unes des modifications mineures introduites par les Moghols, voir Alam, Muzaffar, « The Zamindars and Mughal Power in the Deccan, 1686-1712 », The Indian Economie and Social History Review, vol. XI, 1, 1974.Google Scholar

47. Cf. Bayly, Susan, Saints, Goddesses and Kings : Muslims and Christians in South Indian Society, 1700-1900, Cambridge, 1990 Google Scholar ; Rao, Velcheru Narayana, Shulman, David et Subrahmanyam, Sanjay, Symbols of Substance : Court and State in Nayaka-Period Tamilnadu, Delhi, Oxford University Press, 1992.Google Scholar Nous avons en préparation une série d'articles sur la fondation de l'État d'Arcot par Sa'adatullah Khan au début du XVIIIe siècle.

48. W. H. Moreland, Front Akbar to Aurangzeb : A Study in Indian Economie History, Londres, 1923, pp. 304-305. Il est intéressant de constater que les sources des opinions de W. H. Moreland peuvent, à leur tour, être trouvées dans le récit du XVIIe siècle du médecin français, François Bernier : voir ses Travels in the Mogul Empire, AD 1656-1668, trad. par A. Constable, éd. par V. A. Smith ; réimpression New Delhi, 1989, pp. 224-229.

49. Irfan Habib, Agrarian System, op. cit., pp. 317-351 ; voir aussi ses « Potentialities of the Capitalistic Development in the Economy of Mughal India », The Journal of Economie History, vol. XXIX, 1969, et Athar Ali, M., The Mughal Nobility under Aurangzeb, Bombay, 1968, pp. 9294.Google Scholar Avec plus de circonspection s'exprime T. Raychaudhuri, « The State and the Economy », dans Cambridge Economie History, pp. 178,192-193. Les vues de T. Raychaudhuri se contredisent cependant ; d'une part, il insiste sur le fait que l'État moghol était « un Léviathan insatiable (avec)… un appétit illimité pour les impôts » qui l'a conduit à sa ruine (p. 173), alors qu'il affirme par ailleurs que « l'unification de l'Inde sous un gouvernement impérial — aussi exagérées que soient ses demandes — a établi une structure de gouvernement systématique et un niveau de sécurité inconnu jusqu'alors qui a stimulé le commerce, les manufactures et la production agricole destinée à la vente » (p. 193). Si la paysannerie se voyait arracher lesurproduit agricole, on ne voit plus très bien en quoi consistaient les avantages de la Pax Mughalica.

50. Chandra, Satish, Medieval India : Society, the Jagirdari Crisis and the Village, Delhi, 1982, pp. 6175 Google Scholar ; M. Alam, The Crisis of Empire, op. cit.; Richards, J. F., « The Impérial Crisis in the Deccan », Journal of Asian Studies, vol. XXXV, 2, 1976, pp. 237256.Google Scholar Pour une opinion plus ancienne, voir Siddiqi, Noman Ahmad, Land Revenue Administration under the Mughals, 1700-1750, Bombay, 1970.Google Scholar

51. Malik, Zahiruddin, « Documents relating to Pargana Administration in the Deccan under Asaf Jah I », dans Medieval India : A Miscellany, vol. III, New York-Delhi, Aligarh University- Asia Publishing House, « Department of History », 1975, pp. 152183.Google Scholar Voir aussi Léonard, Karen, « The Hyderabad Political System and its Participants », The Journal of Asian Studies, vol. XXX, 3,1971, pp. 569582 Google Scholar, pour une analyse à tendance structurale, qui pour cette raison n'arrive pas à reconnaître l'importance de ces années 1730.

52. Sur l'Oudh et le Punjab, voir M. Alam, The Crisis, op. cit.et sur le Punjab de la période précédente, Singh, Chetan, Région and Empire : Panjab in the Seventeenth Century, Delhi, 1991.Google Scholar Sur le Bihar, voir M. Alam, « Eastern India in the Early Eighteenth-Century “Crisis” : Some Evidence from Bihar », art. cit.

53. Voir Savory, Roger M., Iran under the Safavids, Cambridge, 1980 Google Scholar, et «The Safavid Administrative System », dans Jackson, Peter et Lockhart, Laurence éds, The Cambridge History of Iran, vol. VI, Cambridge, 1986.Google Scholar

54. Minorsky, V. éd., Tadhkirat al-Muluk, a Manual of Safavid Administration, Londres, « E. J.W. Gibb Memorial Publications », New Séries, vol. 16, 1943, p. 19.Google Scholar

55. Cf. Sanjay Subrahmanyam, « Iranians Abroad », art. cit. ; pour une étude récente de cette période de l'histoire de l'Iran, voir Rudolph P. Matthee, « Politics and Trade in Late Safavid Iran : Commercial Crisis and Government Reaction under Shah Solayman (1666- 1694) », thèse de doctorat non publiée, Los Angeles, Université de Californie, 1991.

56. Sur les provinces arabes, voir par exemple Stanford Shaw, J., The Financial and Administrative Organization and Development of Ottoman Egypt, 1517-1798, Princeton, 1958 Google Scholar ; Bakhit, M. A., The Ottoman Province of Damascus in the Sixteenth Century, Beyrouth, 1982 Google Scholar ; A. Temimi éd., Les provinces arabes à l'époque ottomane, 3 vols, Zagouhan, 1987. A propos des Balkans, Bruce Mcgowan, Economie Life in Ottoman Europe: Taxation, Trade and the Struggle for Land, 1600-1800, Paris-Cambridge, 1981 ; Sugar, P. F., South-Eastern Europe under Ottoman Rule, 1354-1804, Seattle-Londres, 1977.Google Scholar

57. Cité dans Ôzbaran, Salin, « Some Notes on the Sâlyâne System in the Ottoman Empire as organised in Arabia in the Sixteenth Century », Osmanli Arastirmalari, The Journal of Ottoman Studies, vol. VI, 1986, p. 42.Google Scholar

58. André Raymond, « Les provinces arabes (XVIe-XVIIIe siècles) », dans Mantran, R. éd.. Histoire de l'Empire ottoman, Fayard, 1989, p. 356.Google Scholar

59. Ibid., p. 357.

60. Nous renvoyons ici à A. Wink, Land and Sovereignty, op cit., avec son utilisation caractéristique d'un seul « terme-clé » fitna, qui « explique » l'histoire indienne précoloniale dans son entier. Nos réserves ont été exprimées antérieurement, dans une étude historiographique : Sanjay Subrahmanyam, « State Formation and Transformation in Early Modern India and Southeast Asia », Itinerario, vol. XII, 1, 1988, et dans un compte rendu par Muzaffar Alam de l'ouvrage de A. Wink dans Modern Asian Studies, vol. XXIII, 4, 1989, pp. 825-829.

60. Nous renvoyons ici à A. Wink, Land and Sovereignty, op cit., avec son utilisation caractéristique d'un seul « terme-clé » fitna, qui « explique » l'histoire indienne précoloniale dans son entier. Nos réserves ont été exprimées antérieurement, dans une étude historiographique : Sanjay Subrahmanyam, « State Formation and Transformation in Early Modern India and Southeast Asia », Itinerario, vol. XII, 1, 1988, et dans un compte rendu par Muzaffar Alam de l'ouvrage de A. Wink dans Modern Asian Studies, vol. XXIII, 4, 1989, pp. 825-829.