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Un exemple d'archéologie des sciences humaines : L'Étude de L'égyptomanie du XVIe au XVIIIe Siècle

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

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Michel Foucault nous a appris, entre autres choses, le caractère arbitraire, factice, précaire mais aussi parfaitement coordonné, homogène, autonome de ces systèmes de représentation qu'on été, aux temps modernes, les sciences dites aujourd'hui humaines. Curieusement, ce philosophe, mieux cet historien, a négligé de parler de l'histoire ou du moins de sa préhistoire. L'oubli est d'autant plus regrettable que l'étude de l'historiographie n'a guère intéressé les historiens français en ce siècle. Elle a, on le sait, passionné nos voisins italiens et allemands. Mais nous n'avons pas encore traduit (ou si peu) Croce ou Meinecke.

Type
Mentalités et Cultures
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1972

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References

1. Les mots et les choses, Gallimard, 1966.

2. Olivier Perrin, 1967.

3. Le Débat sur les écritures et l'hiéroglyphe aux XVII’ et XVIIIe siècles, et l'application de la notion de déchiffrement aux écritures mortes, Paris, 1965.

4. On songe, en lisant ces pages, aux rapprochements savoureux établis par Norman Cohn, Les fanatiques de l'Apocalypse (traduction française, Julliard, 1962), entre les courants prophétiques médiévaux et les messianismes révolutionnaires du xxe siècle : l'histoire des lumières est bien inextricablement liée, dans leur incarnation pratique, à celle des « illuminés ».

5. On connaît le beau livre que lui a consacré Alphonse Dupront, Paris, Leroux, 1930.

6. Nous avons cité plus haut Cohn; remarquons cependant que l'histoire du millénarisme contemporain, si puissant, est à faire : il faudrait enfin se débarrasser de l'idée selon laquelle Marx serait seulement un savant; si cela était vrai, il n'aurait pas eu tant d'influence.

7. Il est intéressant de lire le compte rendu qu'en donna Bayle dans les deux premiers numéros de ses « Nouvelles de la République des Lettres » pour l'année 1685; il témoigne de l'intérêt que portait le public cultivé à ce genre d'ouvrages savants et aussi, par le ton à peine ironique du recenseur envers le mythographe suédois pour qui tout (langues et dieux, lettres et écriture) était venu du nord, de la timidité avec laquelle s'exerçait alors la critique, par les meilleurs esprits, des constructions légendaires érudites : nous avons tenté de montrer chez Bayle quelques aspects religieux de cette critique (dans Religion, érudition et critique à la fin du XVII’ siècle et au début du XVIII', Paris, 1968).

8. Nul n'a mieux chanté les louanges de l'erreur que Nietzsche, ce vrai prophète de nos démarches; voir en particulier Le Gai Savoir, dans la nouvelle édition des Œuvres Philosophiques Complètes, Gallimard, 1967 (Fragments inédits, II (267), p. 397).

9. Il faut méditer les admirables pages que Pierre Chaunu a consacrées à ce problème dans sa grande Civilisation de l'Europe classique, Arthaud, 1966.

10. Chacun à leur façon, Koestler ﹛Les Somnambules, 1960) et KoyrÉ ﹛La Révolution astronomique, 1961) en ont fort bien parlé.

11. Pour ce qui est des sciences exactes, l'enquête de Lynn Thorndike, Magic and expérimental science, huit volumes parus aux éditions de l'Université Columbia, est, à cet égard, d'une extraordinaire richesse; les deux tomes de son xvne siècle ont fort heureusement complété, en 1958, ceux qu'il avait consacrés, dix-sept ans, plus tôt au xvie; il est dommage que les historiens français y aient insuffisamment réagi; songent-ils, de même, à utiliser Jung ? La mode, certes, est à Freud et tous les travaux du grand Zurichois sur l'alchimie ne sont pas encore traduits; mais que de plongées dans des Temps modernes inconnus et, tout simplement, dans l'homme offrent ses Métamorphoses de l'âme, Genève, 1953 !

12. Voir Poètes du XVI’ siècle, Bibliothèque de la Pléiade, 1953. Nous citons « Les Images ou Tableaux de Platte peinture de Philostrate Lemnien Sophiste Grec » selon l'édition de Tournon, 1611. Cf. aussi F. Secrit, Les Kabbalistes chrétiens de la Renaissance, Paris, 1964.

13. Bremond a parlé de Rapine au tome I de son Histoire littéraire du sentiment religieux, p. 238. On trouvera aussi des renseignements sur lui dans Qoranescu, Bibliographie de la Littérature Française au XVII’ siècle, t. III, 1966, p. 1723

14. Le développement sur l'Egypte se trouve au tome 3 du Christianisme naissant dans la Gentilité, « Du Salut des Gentils », pp. 438-467.

15. « Histoire critique des dogmes et des cultes, bons et mauvais, qui ont été dans l'Église depuis Adam jusqu'à Jésus-Christ », Amsterdam, 1704, passim.