Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
On connaît le thème : pendant des millénaires, l'Afrique du Nord reste figée, immuable, paralysée, incapable de réaliser les progrès sans quoi il n'y a pas d'essor soutenu de la civilisation. Des millénaires durant, même agriculture primitive, même élevage nomade, même morcellement anarchique en clans et en tribus et, pour finir, même instabilité d'Etats éphémères et sans autorité. Et cependant de riches possibilités existent, des ressources minières, notamment, qui, exploitées, eussent peut-être changé le cours de l'histoire : elles gisent, latentes, virtuelles, inefficaces. Chaque fois qu'elle se produit, l'impulsion vient du dehors, sous forme d'une colonisation étrangère qui ranime le pays, l'éduque et le transforme : c'est alors, sur des points privilégiés, une brillante floraison, un étincelant feu d'artifice qui ne laisse dans l'ombre que les régions d'accès difficile.
page 120 note 1. J. Despois, « Le destin de l'Afrique du Nord » (Revue de la Méditerranée, sep.-oct. 1948) d'où sont tirées les citations empruntées à l'auteur, dans cet article, et qui expose la thèse développée dans L'Afrique du Nord, col. Colonies et Empires, Paris, P. U. F., 1949.
page 121 note 1. É.-F. Gautier, Structure de l'Algérie, 1922, ouvrage auquel sont empruntées les citations de l'auteur dans cet article ; surtout : « Le Passé de l'Afrique du Nord » et « Les Siècles obscurs du Maghreb » (1927 et 1937).