Hostname: page-component-cd9895bd7-jn8rn Total loading time: 0 Render date: 2024-12-24T01:04:35.499Z Has data issue: false hasContentIssue false

La Population Scolaire en 1789 Les extravagances statistiques du ministre Villemain

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

Dominique Julia
Affiliation:
C.N.R.S. , Paris
Paul Pressly
Affiliation:
Princeton University

Extract

D'où viennent nos traditions historiographiques les plus assurées ? La corporation des historiens ressemble bien souvent, à son insu même, à la cohorte des écrivains qui, selon Fontenelle, dissertaient doctement d'une dent d'or naturelle, laquelle hélas n'existait pas… Si l'esprit critique a quelque peu progressé depuis, nous résistons pourtant rarement aux tentations du chiffre, fussent-elles les plus fallacieuses. L'article suivant voudrait simplement, sous une écriture moins heureuse il est vrai, rappeler l'actualité de l'apologue du XVIIe siècle.

S'agissant des effectifs de l'enseignement secondaire aussi bien à la fin de l'Ancien Régime qu'au XIXe siècle, le fameux Rapport au Roi sur l'instructionsecondaire présenté par Villemain, ministre de l'Instruction publique, constitue depuis sa publication en 1843 un véritable Eldorado pour les historiens de l'éducation qui y ont puisé à l'envi leurs données.

Type
Histoire de l'Enseignement
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1975

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

Notes

1. Fontenelle, Histoire des Oracles, Paris, 1686.

2. Villemain, , Rapport au roi sur l'instruction secondaire, Paris, Imprimerie Royale, 1843, 1 vol. in 4°, 358 pGoogle Scholar.

3. A. Sicard, Les études classiques avant la Révolution, Paris, 1887, p. 356; A. Léon, Histoire de l'enseignement en France, Paris, 1967 ; A. Prost, Histoire de l'enseignement en France, 1800-1967, Paris, 1968, p. 32 ; Mornet, D., Les origines intellectuelles de la Révolution Française, Paris, 1933, p. 319Google Scholar.

4. Silvy, A., « Les collèges en France avant la Révolution », dans La Réforme sociale, 1885, pp. 194216 Google Scholar.

5. M.-M.-A. Baras, De l'éducation publique dans la France libre, t. II, État actuel des établissements, Toulouse-Paris, an I de la République Française. Le chiffre retenu s'entend dans les limites de la France d'Ancien Régime.

6. J.-F. Champagne, Vues sur l'organisation de l'instruction publique dans les écoles destinées à l'enseignement de la jeunesse, Paris, Germinal an VIII, in 8°, p. 35.

7. A.N., F17 6773.

8. C'est-à-dire juste avant son départ du ministère le 6 février 1836. Cf. Guizot, Mémoires pour servir à l'histoire de mon temps, t. III, pp. 87-111.

9. La loi indemnisant les émigrés date de 1825.

10. A.D. Somme, HT 218.

11. Cf. les remarques de Vilemain, op. cit., pp. 57-59.

12. Cf. l'article de H. Chisick, « Bourses et mobilité sociale à la veille de la Révolution : bourses et boursiers du collège Louis-le-Grand (1762-1789)», ci-après, Annales E.S.C.

13. Cf. son dossier personnel aux Archives Nationales, F “ 21762. Dès cette époque, Taranne s'est fait connaître par l'édition et la traduction de textes médiévaux : Le siège de Paris par les Normands en 885 et 886 du moine de Saint-Germain-des-Prés, Abbon, 1834, 1 vol. in 8°, et l'Histoire Ecclésiastique des Francs de Grégoire de Tours, 1836-1838, 4 vol. in 8°, cette dernière publiée en collaboration avec J. Guadet sous les auspices de la toute jeune Société de l'Histoire de France créée par Guizot en juin 1833.

14. Créé par un arrêté ministériel du 18 juillet 1834, le Comité historique des monuments écrits était « chargé de concourir, sous la présidence du ministre, à la direction et à la surveillance des recherches et publications qui devaient être faites sur les documents inédits relatifs à l'histoire de France ». Il fut divisé le 18 décembre 1837 en cinq comités correspondant aux cinq classes de l'Institut : de la langue et littérature française ; de l'histoire positive ou des chroniques, chartes et inscriptions ; des sciences ; des arts et monuments ; des sciences morales et politiques. Taranne fut nommé secrétaire du premier comité où siégeaient entre autres Villemain, Charles Nodier et Michelet. Dès le 30 août 1840 cependant, les cinq comités étaient réduits à deux, celui des aris et monuments restait inchangé cependant que les quatre autres se regroupaient dans le « comité pour la publication des monuments écrits de l'histoire de France ». Taranne fut maintenu secrétaire dans ce dernier. Cf. Extraits des Procès-Verbaux des Séances du Comité historique des Monuments écrits depuis son origine jusqu'à la réorganisation du 5 Septembre 1848, Paris, Imprimerie Nationale, 1850, 1 vol. in 8°, et F. Guizot, Mémoires pour servir à l'histoire de mon temps, t. III, Paris, 1860, pp. 177-184 et 394-421.

15. Notamment l'ancien confrère de l'Oratoire, Claude-François Daunou, qui a 77 ans et préside en 1838 le comité des chroniques, chartes et inscriptions ; Caura, ancien professeur de troisième au collège du Plessis, agrégé de la Faculté des Arts de Paris dans la classe des Belles Lettres en 1786, âgé de 80 ans en 1838 ; l'abbé L'Étendart, agrégé en 1785 dans la classe des Belles Lettres, ancien professeur à Montaigu, âgé de 79 ans ; Louis-Simon Lemercier, ancien sousprincipal de Louis-le-Grand de 1784 à 1786, puis principal à Nevers à partir de cette date jusqu'à la Révolution, évêque de Beauvais de 1833 à 1838 ; l'abbé Auge, ancien maître de conférences de philosophie et de théologie à Louis-le-Grand entre 1778 et 1784, ancien directeur du collège Stanislas.

16. Il convient de noter les variations régionales de la terminologie: ainsi dans l'Ouest dénomme-t-on sous le vocable collège nombre d'établissements qui ne sont que des écoles primaires.

Cf. A. Bellée, Recherches sur l'instruction publique dans le département de la Sarthe avant et pendant la Révolution, Le Mans, 1875, 1 vol. in 12°.

17. A.N., F17 1311 à F17 1317. Cf. E. Allain, «L'Enquête scolaire de 1791-1792», dans Revue des questions historiques, t. L, 1891, pp. 143-203.

18. A.N., F17 13178. Cf. E. Allain, «L'Enquête scolaire de l'an IX», dans Revue des questions historiques, t. LU, 1892, pp. 499-544.

19. Grâce à la collaboration de Marie-Madeleine Compère au service d'Histoire de l'Éducation du Ministère de l'Éducation Nationale, en vue de la publication prochaine d'un Index-Atlas des Collèges sous l'Ancien Régime.

20. Il est clair cependant que Taranne a systématiquement éliminé de son comptage toutes les « institutions privées » citées par les recteurs.

21. Nous donnons en annexe la liste des établissements retenus.

22. A.N., série M 22.1 à 226, série S 6789 à 6798. les autres chiffres proviennent soit de registres d'élèves ou de visites conservées dans les archives départementales et communales, soit de monographies locales.

23. Le rapport de l'inspecteur de Reynaud de Monts, souvent utilisé, n'a pu être retrouvé aux Archives du service historique de l'Armée, dans les cartons relatifs aux Écoles militaires. Nous le citons d'après le capitaine Baoès, « Histoire de l'École royale militaire d'Effiat », dans Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne, 1902, pp. 176-178.

24. Cf. Recueil de plusieurs des ouvrages de Monsieur le Président Rolland [d'Erceville], Paris, 1783, 1 vol. in 4°. Rolland était l'un des quatre commissaires. Il fut le seul à rester en fonction de 1762 à la Révolution.

25. A.N., Xla 8590, folio 68 r°.

26. Texte de la circulaire imprimée datée du 17 avril aux Archives communales de Mâcon, GG 143, pièce n° 35.

27. A.N., Xla 9363.

28. Dans les papiers personnels de l'un des commissaires, le président Le Rebours de Saint Mard, conservés aux A.D. Marne, E 502-511. Les commissaires considéraient donc les dossiers parvenus au greffe comme leur appartenant en propre : d'où leur absence totale dans les archives du Parlement de Paris. Nous comptons reprendre prochainement l'ensemble du dossier Le Rebours dont nous ne publions ici que les éléments nécessaires à notre étude.

29. Cf. M. Garden, Lyon et les Lyonnais au XVIIIe siècle, Paris, 1970, pp. 454-455.

30. Cf. les chiffres fournis par G. Dupont-Ferrier, Du collège de Clermont au lycée Louisle- Grand, Paris, t. III, 1925, Appendice F 3, p. 235 : en 1787/88, il y a 120 boursiers en théologie, 64 boursiers de droit, 5 boursiers de médecine. Si l'on ajoute aux 305 boursiers secondaires, 24 pensionnaires, 140 externes et 10 jeunes de langue, chiffres retenus par Taranne dans son rapport, l'effectif serait de 480.

31. En 1845, Taranne publie une série de huit articles intitulés «Notice historique sur les collèges de l'ancienne Université de Paris », dans le Journal général de l'instruction publique et des cours scientifiques et littéraires. Son opinion s'est alors modifiée, puisque le collège de Lisieux n'a plus que 350 élèves (au lieu de 400 selon le rapport de 1838) ; pour le collège Mazarin, « différentes traditions portent le nombre de ses écoliers de 600 à 1 200 » : c'est dire que le chiffre de 1 000 élèves avancé en 1838 est douteux ; quant au collège du Plessis, « on y comptait 20 boursiers, 165 pensionnaires au moins et 3 à 400 externes»: on est loin des 900 élèves de 1838.

32. 144 collèges sur 331, soit 43,5 % de l'ensemble. Les dix collèges de Paris et sept autres collèges ont été éliminés de cette répartition dans la mesure où les chiffres de 1836 sont apparus éloignés de toute vraisemblance.

33. Cf. le tableau II. Les coefficients sont respectivement de 83 % pour les collèges de plein exercice et de 75 % pour les collèges d'humanités.

34. Villemain, op. cit., tableau VIII, p. 109 et tableau XV, pp. 210-217. On a compté les élèves des classes de mathématiques et de physique pour les collèges royaux. En revanche, ils ont été exclus du comptage des élèves des collèges communaux, dans la mesure où ils étaient déjà compris dans le total des élèves des classes de lettres.

35. Si l'on ne retient que les établissements publics : 18 407 élèves pour les collèges royaux, 22 780 pour les collèges communaux.

36. Graphique n° 3 ; les chiffres utilisés sont tirés des deux articles fondamentaux du Père François de Dainville, « Effectifs des collèges et scolarité aux xvne et xvme siècles dans le Nord- Est de la France », dans Population, t. X, 1955, pp. 455-488, et « Collèges et fréquentation scolaire au xviie siècle », dans Population, t. XII, 1957, pp. 467-494.

37. Aux chiffres fournis par le Père de Dainville dans l'article cité de 1957, nous avons ajouté ceux d'Avallon (120 élèves, d'après Archives communales d'Avallon, GG 64), Brive (164 élèves, d'après L. de Nussac, « Matériaux pour servir à l'histoire de Brive », dans Bulletin de la Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze, t. XL, 1918, p. 249 et pp. 302-326) et Villefranche-de-Rouergue (600 élèves, d'après E. Goudal, Histoire du collège de Villefranche de Rouergue, Villefranche, 1908, p. 25).

38. Publié dans Annales de démographie historique, 1971, par R. Le Mée, « Population agglomérée, population éparse au début du xixe siècle», pp. 455-510.

39. 741 villes dans les limites de la France actuelle : on a retiré 10 villes du Comtat Venaissin (Vaucluse), 8 des Alpes Maritimes, 5 de la Savoie et de la Haute-Savoie, Montbéliard dans la mesure où elles relevaient de puissances étrangères (Pape, duc de Savoie, duc de Wurtemberg). Les calculs ultérieurs étant fondés sur les généralités, les quatre villes de Corse ont été également éliminées, ainsi que le cas exceptionnel de Paris. En revanche, on a retenu en Alsace l'enclave de la ville «libre » de Mulhouse, bien que son rattachement à la France ne date que de 1798.

40. 47 collèges sont dans des agglomérations de moins de 2 000 habitants. 12 villes ont deux collèges, 1 trois collèges, soit au total 330 collèges dans les limites de la France continentale d'Ancien Régime, sans compter Paris.

41. Graphique n° 5 : nous raisonnons désormais sur 158 collèges de plein exercice et 172 collèges d'humanités.

42. 12 collèges de plein exercice seulement sont situés dans des localités de moins de 2 000 habitants : il s'agit essentiellement des grands pensionnats comme Juilly ou Lescar et les sept écoles militaires.

43. Cf. F. Russo, « L'hydrographie en France aux xvne et xvme siècles, écoles et ouvrages d'enseignement », dans Enseignement et diffusion des sciences en France au XVIIIe siècle, sous la direction de R. Taton, Paris, 1964, pp. 419-440. Brest et Rochefort ont des écoles pour les gardes de la marine ; Honfleur, Saint-Malo, Lorient, Les Sables d'Olonne des écoles publiques. La Ciotat avait disposé d'un collège oratorien jusqu'en 1780, date de sa fermeture.

44. On rencontre par exemple les fils de négociants de Lorient à Vendôme et Pontlevoy, les fils de gros négociants marseillais à Tournon.

45. Les Frères des Écoles Chrétiennes avaient ouvert dès 1744 à Boulogne-sur-Mer une classe de commerce qui connut un grand succès. Le Recueil des annonces, affiches et avis divers pour la ville de Bordeaux signale fréquemment des offres de service pour l'enseignement de la comptabilité en partie double.

46. Cf. P. Butel, Les négociants bordelais, l'Europe et les Iles au XVIIIe siècle, Paris, 1974, pp. 372-374.

47. Cf. G. Richard, Noblesse d'affaires au XVIIIe siècle, Paris, 1974.

48. Selon P. Bois, Les Paysans de l'Ouest, Paris, 1960, il y aurait eu 50 fabricants et 420 tisserands en 1789, sans compter les professions annexes, pileurs, ferreurs et blanchisseurs.

49. Cf. P. Léon, La naissance de la grande industrie en Dauphiné (fin du XVIIe-I869), 2 vol., Paris, 1954. L'industrie papetière est d'ailleurs représentée sur notre carte par une autre ville : Ambert en Auvergne.

50. Les renseignements présentés ici sont tirés de S. Mours, Les églises réformées en France, tableaux et caries, Paris, 1958.

51. Sur les conflits politiques locaux suscités par les problèmes de l'enseignement, cf. M. Agulhon, La vie sociale en Provence intérieure au lendemain de la Révolution, Paris, 1970, pp. 230-231. Il faut s'en tenir en fait au commentaire judicieux de la carte n° 205 de Y Atlas historique de Provence, Paris, 1969, p. 74, qui souligne la précarité des établissements.

52. A.D. Bouches-du-Rhône, C4586, Lettre de l'intendant de La Tour au comte de Saint- Florentin, 7 juin 1769.

53. Nous avons retenu cette fois les chiffres du Chevalier des Pommelles dans son Tableau de la population de toutes les provinces de la France, Paris, 1789.

54. Aire-sur-Adour, Cahors (qui a aussi un autre collège), Figeac, La Guiole, Laressore, Magnac-Laval, Mortemart, Saint-Affrique et Saint-Geniez.

55. Bellac, Brive, Gimont, Lectoure, Moissac, Nant et Villefranche-de-Rouergue.

56. Dax, Lescar, Guéret et Mont-de-Marsan.

57. M. Agulhon, op. cit., p. 60 et du même auteur « La notion de village en Basse Provence vers la fin de l'Ancien Régime », dans Actes du 90e Congrès national des Sociétés Savantes, Nice, 1965, Section d'Histoire Moderne et Contemporaine, t. I, pp. 277-301, Paris, 1966.

58. Juillard, E., La vie rurale dans la plaine de Basse-Alsace, Paris, 1953, p. 59Google Scholar.

59. On a regroupé les généralités aux profils voisins pour raisonner chaque fois sur un minimum de 10 villes de la catégorie 3 000-7 500 habitants.

60. Cf. Histoire de Picardie, sous la direction de R. Fossier, Toulouse, 1974.

61. A.D. Somme, II T 265, Abbeville, Beauvais, Clermont, Compiègne, Péronne, Soissons et Vervins.

62. Le rapport Villemain ne fait un compte sûr des classes primaires annexées au collège qu'à partir de la Monarchie de Juillet. Dans le dossier de l'Académie d'Amiens, le principal de Soissons écrivait d'ailleurs : « Quoique le nom de classe primaire annexée aux collèges soit nouveau, la chose pourtant n'est pas nouvelle et il y a toujours eu ici une classe de français comprenant à la fois ceux qui se préparaient aux études classiques et ceux qui ne devaient pas le faire… je n'ai des chiffres officiels que depuis 1837 ».

63. A.N., F17 6835-6837. La réponse du recteur de Montpellier en date du 30 mai 1842 est conservée dans le carton F” 6836.

64. A.D. Somme, HT 259-261, années 1809-1811.

65. A.N., F17 8862 à 8894.

66. A.N., F17 2495-2496, Réponses des préfets aux circulaires des 7 août 1810 et 24 mai 1811.

67. A.N., M 224, collège oratorien de Nantes ; F17 8890, État des institutions et pensions privées Académie de Rennes, Rapport du recteur Germé, septembre 1811. A noter qu'il est parfois difficile de faire la distinction entre élèves primaires et élèves secondaires : 11 des 41 maîtres de pension de Bordeaux sont d'anciens maîtres d'écriture. Cf. A.N., F” 8865 Académie de Bordeaux.

68. A.N., F17 2495-2496. Pour chaque contingent de 50 pensionnaires, le principal devait offrir, à ses propres dépens, une place gratuite : voir le tableau n° IX.

69. A.N., F17 6809, Rapport des inspecteurs généraux, 18 juillet 1816.

70. A.N., F17 6808, Rapport d'Ambroise Rendu, 8 juillet 1813.

71. Villemain, op. cit., p. 56. Plus exactement, 1 élève pour 382 habitants et 1 pour 493 habitants.

72. A. Prost, op. cit., p. 32. Cf. aussi p. 39.

73. A.N., F17 8316, 8561, 8615 et 8620: Correspondance générale.

74. A.N., F17 6808, Rapports des inspecteurs généraux pendant les années 1809 et 1810. Cf. aussi, sous la Restauration, le discours significatif du député de l'Ain, Hurard de Saint-Romain, en date du 31 janvier 1816, «tendant à changer le mode d'instruction publique actuellement existant», Archives Parlementaires, Deuxième Série, t. XVI, pp. 58-61.

75. Il s'agit des collèges suivants : Avesnes, Belley, Bergues, Bourg, Château-Gontier, Châtellerault, Colmar, Laon, La Rochelle, Le Mans, Lille, Nantua, Niort, Roanne, Saintes, Soissons, Tournon et Villefranche-de-Rouergue. Les chiffres retenus pour l'Ancien Régime se situent entre 1770 et 1790, ceux de l'Empire entre 1810 et 1813.

76. Abbé Proyart, De l'éducation publique et des moyens d'en réaliser la réforme projetée dans la dernière Assemblée du Clergé, Paris, 1785, in 12°, p. 15.

77. Cf. A.N., M 223, où les Oratoriens du collège de Marseille se plaignent de la concurrence des maîtres de pension qui enseignent toutes les classes. En l'an XII, le secrétaire général de la préfecture des Bouches-du-Rhône écrivait à Fourcroy : « Avant la Révolution, l'enseignement était très négligé à Marseille. Les Oratoriens n'avaient pas plus de 150 élèves. Plusieurs pensionnats pour les études latines existaient mais la plupart des élèves quittaient les études vers la troisième pour étudier chez les frères ignorantins ou dans d'autres établissements » dans le but de « se former dans la belle écriture, calcul et tenue des livres ». Le même secrétaire déplorait la pérennité de la situation en l'an XII où 13 maîtres de pension se partageaient 720 élèves dont 563 pour le latin, (A.N., F17 8101).

78. Cf. Bibliothèque municipale de Valognes, ms 55, Catalogue des élèves du collège de Valognes (1769-1788) ; et pour les vocations ecclésiastiques, Y.-M. Le Pennec, « Le recrutement des prêtres dans le diocèse de Coutances au xvme siècle », dans Revue du département de la Manche, t. XII, 1970, pp. 191-234. Selon l'auteur, entre 1765 et 1780, le recrutement ecclésiastique provient pour les trois quarts des laboureurs.

79. A.N., F19 8273. En 1816-1817, les élèves ecclésiastiques sont 200.

80. Si l'on ne prend pas en compte la création de l'enseignement secondaire spécial par Victor Duruy dont le succès immédiat (16 882 élèves en 1865, 22 700 en 1876) correspond à l'attente des catégories artisanales désormais exclues des collèges classiques. Cf. Patrick J. Harrigan, Catholic Secondary Education in France, 1851-1882, doctoral dissertation, University of Michigan, 1970, dactylographié. D'après l'enquête de Victor Duruy en 1865, l'enseignement secondaire spécial accueille 12,5 % de fils d'artisans, 20,3 96 et fils de petits commerçants et 21,3 % de fils de laboureurs, contre respectivement 6,1, 14,9 et 12,3 96 pour l'enseignement classique.