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La Morphologie des Malédictions Monastiques

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

Lester K. Little
Lester K. Little*
Affiliation:
Smith Collège
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L'analyse des malédictions rituelles contenues dans les écrits monastiques formels des ixe et xe siècles conduit naturellement à l'étude de leurs origines et de leur objet. Quand et pourquoi, peut-on se demander à juste titre, les lettrés des monastères appliquèrent-ils leur formidable érudition à l'élaboration de compositions savantes, basées essentiellement sur des sources bibliques, condamnant leurs ennemis avec une insistante âpreté ? Quand et comment usèrent-ils, eux et leurs confrères, de ces compositions ? Quand et comment accomplissaient-ils l'acte de malédiction rituelle ? Une telle étude ne peut toutefois être entreprise sans une investigation plus large de la forme et de la structure de ces écrits par rapport à celles d'autres textes contemporains, apparentés mais différents, contenant également des malédictions.

Liturgical cursesfound in ninth-century texts from Saint-Martial and Saint-Wandrille are explained and compared with sanction clauses and excommunication formulas from the same period. The most elaborate and significant form taken by maledictions was in the monastic liturgy known as clamor, to be performed in times of great trouble. The clamor had its origins in Carolingian legal usage, by which the poor presented their complaints or claims before ajudge. In the clamor, the monks made their complaint at the altar to God and his saints. The use of curses had a role in the reconstruction of an orderly society based on law, as seen in the formai maledictions and prayers pro tribulatione that were integral parts of the Peace of God.

Type
Les Domaines de l' Histoire
Information
Annales. Histoire, Sciences Sociales , Volume 34 , Issue 1 , February 1979 , pp. 43 - 60
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1979

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References

1. Cet article fait partie de toute une suite de recherches sur l'histoire et la fonction des malédictions. Je tiens à exprimer ma reconnaissance à plusieurs collègues pour l'aide qu'ils m'ont apportée, et en particulier à Caroline W. Bynum, Patrick Geary, Mary M. McLaughlin, Charles M. Radding et Barbara H. Rosenwein, ainsi qu'aux participants de trois réunions: le séminaire de Jacques Le Goff à l'École des hautes études en sciences sociales, le Circolo medioevistico romano dirigé par André Vauchez, et un séminaire du Prof. Robert L. Benson à l' Ucla. Je voudrais aussi remercier Noëlle de La Blanchardière, directrice de la Bibliothèque de l'École française de Rome, de l'accueil reçu dans cette bibliothèque pendant plusieurs séjours romains.

2. Paris, BN, lat. 5/II, f° 220-220v°. Toutes les références sont faites à l'édition que j'ai publiée dans « Formules monastiques de malédiction aux ixe et xe siècles », Revue Mabillon, Lviii, 1975, pp. 377-399. Alors que j'étais d'accord (ibid., p. 377) avec l'argument datant cette Bible de la seconde moitié du ixe siècle, je suis maintenant convaincu par la démonstration du Prof. Cari Nordenfalk qu'il a bien voulu me communiquer, et qui date la Bible un siècle plus tard; cf. son « Karolingisch oder ottonisch ? Zur Datierung und Lokalisierung der Elflnbeine Goldschmidt » I, pp. 120-131, dans 3. Kolloquium über spàtantike und frühmittelalterliche Skulptur, Mayence, 1974, p. 45, n. 2.

3. Le Prof. John Benton du California Institute of Technology a eu l'amabilité d'attirer mon attention sur ces neumes. J'ai beaucoup gagné en en discutant avec mon collègue du département de musique de Smith Collège, le Prof. Paul R. Evans, qui a travaillé abondamment sur les partitions manuscrites de Saint-Martial.

4. Matt. 5: 39 et Luc 6: 29; Rom. 12: 14.

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6. Publiée dans « Formules monastiques de malédiction », pp. 390-399.

7. J.-D. Mansi, Sacrorum conciliorum, XI, pp. 1043-1046. Sur l'emploi de la généalogie pour renforcer les défenses de patrimoines épiscopaux au ixe siècle, voir M. SOT, « Historiographie épiscopale et modèle familial en Occident au ixe siècle », Annales E.S.C., n° 3, 1978, pp. 433-449.

8. Voir « Formules monastiques de malédiction », p. 382, n. 13.

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32. MS, Vatican, Ottob. lat. 167, f° 103v°; cf. MS, Valenciennes, Bib. mun. 107, f° 85v°. Cette dernière référence m'a été aimablement communiquée par le Prof. Geary.

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34. D. C. Douglas, op. cit., p. 51.

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46. PL, CLXIi, 656-657. Dom Jean Becquet a eu l'amabilité de m'indiquer cette lettre. La formule de malédiction se trouve dans le manuscrit de Valenciennes cité plus haut à la n. 32.

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50. Historia Francorum vii. 7, 19, Krusch (éd.), pp. 295, 301; pour le « bon roi », iv.25 (Ibid., p. 160).

51. MGH, Leges, Sectio II: Capitularla regum francorum, I, A. Boretius (éd.), Hanovre, 1883, p. 190.

52. Ibid., pp. 63, 209, 281.

53. Ibid., p. 122.

54. Ibid., p. 333.

55. K. Bosi., « Potens und Pauper. Begriffsgeschichtliche Studien zur gesellschaftlichen Differenzierung im frühen Mittelalter und zum “Pauperismus” des Hochmittelalters », dans Alteuropa und die moderne Gesellschaft: Festschrift fur O. Brunner, A. Bergengruen et L. Deike (éds), Gôttingen, 1963, pp. 60-87; J. DÉVisse, « Pauperes et Paupertas dans le monde carolingien: ce qu'en dit Hincmar de Reims », Revue du Nord, Xlviii, 1966, pp. 273-289.

56. Falcon DE Tournus, Chronicon Trenorcienses xviii, P.F. Chifflet (éd.). Histoire de l'abbaye royale et de la ville de Tournus, Dijon, 1664, pp. 13-14; Ermentaire, De vita, translationibus et miraculis S. Philiberti abbatis libri très, ii. 1 (ibid., pp. 88-89).

57. Capitularia regum francorum, I, pp. 122-123.

58. Sur la paix de Dieu, voir R. Bonnaud-Delamare, « Les institutions de la paix en Aquitaine au xie siècle, » dans La Paix, Recueils de la Société Jean Bodin, XIV, 2 vols, Bruxelles, 1962, I, pp. 415-487; G. Duby, « Les laïcs et la paix de Dieu », dans ILaici nella « Societas Christiana » dei secoli XI e XII, Miscellanea del centro di studi medioevali, V, Milan, 1968, pp. 448-461; et H. E. J. Cowdrey, « The peace and the truce of god in the eleventh century », Past and Présent, n°46, 1970, pp. 42-67.

59. Mansi, Sacrorum conciliorum, XIX, pp. 89-90.

60. Ibid., p. 541.