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Histoire des Femmes et « Gender History » (note critique)

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Gianna Pomata*
Affiliation:
University of Minnesota

Extract

Il paraît opportun, au regard de la somme que constitue cette Histoire des femmes en Occident, de rappeler les interrogations de Virginia Woolf sur la condition féminine, il y a quelque soixante ans. Aucun lecteur d'Une chambre à soi ne peut oublier l'étonnante série de questions qui exigent une réponse si l'on veut imaginer la vie d'une femme autrefois. « A quel âge se mariaient-elles ? Combien d'enfants avaientelles en général ? A quoi ressemblaient leurs maisons ? Disposaient-elles d'une chambre à elles ? Faisaient-elles la cuisine ? Pouvaient-elles avoir une domestique ? Toutes ces précisions se trouvent quelque part, dans les registres communaux et les livres de comptes sans doute.

Type
Histoire des Femmes, Histoire Sociale
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1993

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References

* A propos de Histoire des femmes en Occident, sous la direction de Georges Duby et Michelle Perrot, t. II, Le Moyen Age(sous la direction de Klapisch-Zuber, Christiane et alii), Paris, Pion, 1991, 568 p. ;Google Scholar t. III, Le XVIe-XVIIIe siècle (sous la direction de Natalie Zemon Davis et Ariette Farce), Paris, Pion, 1991, 558 p.

1. Woolf, Virginia, Une chambre à soi, traduit de l'anglais par Malraux, Clara, Paris, 1992.Google Scholar

2. Voir Laqueur, Thomas, La fabrique du sexe. Essai sur le corps et le genre en Occident, traduit de l'anglais par Gautier, Michel, Paris, 1992.Google Scholar

3. Galien, Opéra omnia, Leipzig, C. G. Kuehn éd., 1821-1833, t. V, p. 696 ; t. XI, pp. 165- 166. Le parallèle entre menstrues et hémorroïdes est un lieu commun dans la tradition galénique. Le voici formulé dans un commentaire médiéval sur De sectis medicorum : « Le flux de sang ne s'écoule pas seulement à travers elles [les hémorroïdes], mais aussi par le nez et ce que nous appelons menstruation ou flux menstruel chez la femme, parce qu'il se produit tous les mois. Les ignorants qui voient cela [les hémorroïdes] s'en effrayent. Ils diront qu'elles vont entraîner une maladie et tenteront d'arrêter le flux. Mais l'homme averti demandera s'il se produit un jour critique et [si c'est le cas], dira qu'il est d'un grand secours et représente une manifestation de bonne santé », Agnellus Iatrosophista (ou Agnellus de Ravenne), Lectures on Galen's « De Sectis », Buffalo, 1981, pp. 72-73. Cf. aussi Avicenne, Liber canonis, Venise, 1490, liv. III, fasc. XVII, tract. V, chap. II et IV. Un exemple de la persistance de cette conception des hémorroïdes dans la littérature clinique prémoderne est offert par Frommann, J. C., Tractatus singularis de haemorrhoidibus, Nuremberg, 1677, pp. 136141.Google Scholar

4. Voir l'essai de Claude Thomasset sur le discours médical, vol. III, p. 77

5. Evelyne Berriot-Salvadore tient bien compte du fait que nombre de médecins de l'époque moderne rejettent l'idée que le sang menstruel est un poison. Elle fait remarquer que Sylvius, Paré, Marinello et Liébaut s'opposent à cette opinion irrationnelle. Mais, dit-elle : « Nous devons attendre Mauriceau pour trouver une explication du phénomène menstruel enfin libéré de tout a priori négatif” (pp. 363-364).

6. Voir Pomata, Gianna, « Uomini mestruanti : somiglianza e differenza fra i sessi in età moderna », dans Quaderni storici, XXVII, n° 1, 1992, pp. 51103.Google Scholar

7. Voir les essais de Suzanne Wemple (pp. 186-188) et de Claudia Opitz (pp. 279-281).

8. On peut expliquer le silence de Y Histoire des femmes sur ce sujet par l'isolement relatif de l'histoire du droit par rapport aux autres domaines de la recherche historique. Voir à ce propos, Kuehn, Thomas, Law, Family and Women : Towards a Légal Anthropology of Renaissance Jtaly, Chicago, 1991, pp. 68.CrossRefGoogle Scholar

9. Voici justement quelques titres extraits de la Bibliotheca Realis Juridica de Lipenius (1679) : Pruckman, F., De Masculorum et Foemellarum Differentiis, Franc. March., 1586 ;Google Scholar Rolhagius, G., Certamen Masculo Foemineun super aequitate, necessitate, utilitate Differentiarum Sexus in Successionibus, Spirae, 1602 ;Google Scholar Koenig, I. W., De Differentiis utriusque Sexus in Jure, Argentorati, 1662 ;Google Scholar Beyerus, D., De Jure Masculorum, Ienae, 1670 ;Google Scholar Manckelius, I. G., Disputatio de Praecedentia Marium, prae Foeminis, Giessae, 1673 ;Google Scholar Carpzov, B., dans De Juribus Foeminarum singularibus, dans Disputationes, Lipsiae, 1651 ;Google Scholar Hahn, H., Exercitario de Jure Sexus Foeminini Singulari, Helmst, 1664 ;Google Scholar I. V. Wolfius, Discursus Juridicus de Foeminarum in Jure Civili et Canonico Privilegiis, Immunitatibus et Praeminentia,Kostochii, 1615.

10. Sur ces catégories, voir par exemple, Mair, Lucy, An Introduction to Social Anthropology, Oxford, 1965, pp. 6364, 71-73Google Scholar, et Radcliffe-Brown, A. R., Structure and Function in Primitive Society, Londres, 1952, chapitres I et II.Google Scholar

11. Thomas Kuehn, « Some Ambiguities of Female Inheritance Ideology in the Renaissance », op. cit., pp. 238-257.\

12. Klapisch-Zuber, Christiane, La maison et le nom : stratégies et rituels dans l'Italie de la Renaissance, Paris, Éditions de I'EHESS, 1990.Google Scholar