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Curés campagnards et pratique religieuse

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

Paul Leuilliot
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Il semble bien qu'on ait exagéré la misère des curés de campagne à la fin du XVIIIe siècle. M. l'abbé CH. Girault a utilisé une triple série de documents : les déclarations fiscales des curés en 1790-1791, les évaluations administratives en vue de leurs traitements aux mêmes dates, enfin et surtout les ventes de biens ecclésiastiques. L'expression portion congrue a été détournée de sa primitive signification, ayant le sens de convenable, suffisant ; elle a pris (et gardé) une valeur par trop péjorative. Le domaine, la dîme donnaient, en effet, à la plupart des curés figure de bourgeois et de fermiers, de notables en somme. Par suite, « un presbytère d'ancien régime a l'allure d'une ferme ».

Type
Notes Critiques
Information
Annales. Histoire, Sciences Sociales , Volume 11 , Issue 4 , December 1956 , pp. 503 - 504
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1956

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References

page 503 note 1. L'aisance du curé sarthois à la fin de l'Ancien régime ﹛La Province du Maine, 1953, p. 69-88) et surtout, Les biens d'Église dans la Sarthe à la fin du XVIIIe siècle (Laval, 1953 Google Scholar), malheureusement non reçu aux Annales (tiré, il est vrai, à 125 exemplaires seulement 1). Cf. G. Lepointe, dans Rev. d'histoire de l'Église de France, 1953, p. 263-268, et G. Lefebvre, dans Annales historiques de la Révolution française, 1954, p. 89-91. Une autre étude précise aussi que la situation était loin d'être misérable, sans être brillante : G. Deghilage, Les ressources du curé de Saint- Nicolas à Douai vers 1735 ﹛Bull, de la société d'études de Cambrai, 1954, p. 1-7).

page 503 note 2. Les paroisses du canton d'Isigny au XVIII” siècle ﹛Revue de VAvranchin, 1954) ; in-8°, 28 p. — La vie d'un curé de campagne de Basse-Normandie au XVIIIe siècle. L'abbé F. Bécherel, curé de Saint-Loup ﹛1768-1791), extrait de la Revue de VAvranchin (1953) ; in-8°, 16 p. Cf., du auteur, même, L'évêque constitutionnel de la Manche, F. Bécherel (Mortain, 1935 Google Scholar). Nous avons signalé cette alerte biographie, un peu trop anecdotique, à l'époque, dans la Revue de Synthèse (1936), p. 187.

page 503 note 3. La rente viagère à titre clérical était encore obligatoire au début du Concordat en vertu des articles organiques.

page 503 note 4. La condition du clergé séculier dans le diocèse de Coutances au XVIIIe siècle (Cf. Annales, 1952, p. 254).

page 504 note 1. La pratique religieuse dans le diocèse de Rouen sous Louis XIV (1660-1715) et… de 1707 à 1789 [Annales de Normandie, 1953, p. 247-274, et 1955, p. 35-49). Cf. G. LE Bras, Lecontrôle de la pratique religieuse dans le diocèse de Rouen sous Vépiscopat de Mgr Colbert (Réf. hist. de droit français et étranger, 1934, p. 732-733).

page 504 note 2. Il faut renvoyer à J. Orcibal, État présent des recherches sur la répartition des « nouveaux catholiques » à la fin du X VIIe siècle, 1948, p. 41-42. Sur l'attitude révolutionnaire des Protestants, voir une note de R. Cobb sur ceux du Pays de Caux, Annales de Normandie, 1953, p. 324. Selon la pertinente remarque d'E. G. Léonard, « dans la généralité des cas les protestants eurent [en 1789] l'attitude de leur classe », Le protestant français, 1953, p. 219. Nous nous permettons de renvoyer à notre compte rendu de ce dernier livre : L'Année sociologique, 3e série (1952), 1955, p. 382 et n. 4. — D. Ligou confirme (La Bourgeoisie réformée montalbanaise à la fin de l'ancien régime, in Revue d'histoire économique et sociale, 1955, p. 377-404) : « ils [les bourgeois en question] sont restés protestants, mais toute leur attitude est bourgeoise : ils n'ont compris leur religion qu'à la lumière de leur esprit de caste. La bourgeoisie protestante fait corps avec la bourgeoisie française… » (nous soulignons).

page 504 note 3. Voir notre compte rendu des Annales de Normandie (janvier 1956), A propos d'une enquête de l'V.N.E.S.C.O. : du présent au passé, Nouville, un village français de Normandie, p. 87-91.