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Les étrangers dans la vie économique de l'Espagne aux XVIe et XVIIe siècles
Published online by Cambridge University Press: 25 October 2017
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Au XVIe, au XVIIe siècle, l'Espagne remplit une fonction économique mondiale : elle est le grand distributeur de métaux précieux. Aussi, examiner à la lueur de divers travaux, anciens ou récents, la place qu'occupent les peuples étrangers sur son marché, est-ce d'abord mesurer, en quelque sorte, leur importance économique relative. D'un point de vue plus particulier, c'est suivre les progrès de la décadence espagnole et le développement des sociétés américaines.
Au moyen âge, l'Espagne attirait peu les étrangers : c'étaient plutôt ses navires et ses marchands, surtout les Biseayens et les Catalans, qui s'en allaient trafiquer au dehors. Il faut faire cependant une exception pour les pèlerinages de Compostelle et pour Séville. Dès la conquête de la ville, Ferdinand III y accorda de grands privilèges aux Génois ; à la fin du XIIIe siècle les étrangers, groupés par nations dans certaines rues, et favorisés de privilèges étendus, semblent y avoir été assez nombreux.
- Type
- Problèmes d'Ensemble
- Information
- Copyright
- Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1933
References
page 567 note 1. Les sources de cette histoire sont extrêmement diverses et dispersées. Cependant les Espagnols s'étant préoccupés, au début du XVIIe siècle, de la décadence de leur économie et ayant été frappés du rôle des étrangers, on trouvera certaines indications d'ensemble chez les écrivains économistes de cette époque. Une liste en figure dans Colmbiro, Biblioteca de los économiste espatioles en los siglos XVI, XVII y XVIII dans MemoHas de la Acad. de Ciencias morales y pollticas, 38 édit., Madrid, 1900, ou dans les ouvrages de Federico Rahola, Economistas espatioles de los siglos XVI y XVII, Barcelona, 1885, in-16, et de Bona, Essai sur le problème mercantilisle en Espagne au XVIIe siècle, Bordeaux, 1911, in-8°. Un certain nombre d'entre eux ont été résumés par Sempere T Garinos dans sa Biblioteca economico-poiWca, ou réédités par Campomanks dans son Apendice a la Eduoaciân popular, Madrid, 1775, 4 vol. in-8°. Les plus intéressants pour notre sujet sont Sancho DB Mono AD A, Resfourociim poiifica de Espafla, 1619 (cf. Sehpehe, Biblioteca, t. II) ; — Pellicer De Obsau Y Tovar, Comercio impedido por los enemigos de esta monarqula, 1639, in-4° j — Martinez De LA Mata, Memoriales o discursos… (dans Cami'Omakeb, Apendice o la Educacin popular, t. IV). — On trouvera, d'autre part, l'écho des plaintes contre les étrangers dans les Acta de las Cortes de CastUla, ainsi que dans un document Inédit des Archives Municipales De SévillE (Seccion especial, siglo XVIII, t. XIV, n° 2) Intitulé ftepresen/arion… que hacen los 17 Gremios… (1700) ; cf. A. GIRARD, Le commerce français à Séville et Cadix auiemps des Habsbourg, Paris, 1932, p. 556 et sulv. — Comme ouvrages généraux, on peut citer Colmeiro, Historia de la economia politica en Espafia, Madrid, 1863, 2 vol. in-4°; — Haebler, Die Wirlschaftliche Blute Spaniens im 16.Jahrhundertundihr Verfall, Berlin, 1888, in-8° ; — Boni, Spaniens Niedergang waehrend der Preisrevolution des If. Jahrhunderts, Stuttgart, 1896, in-8° ; — Weiss, L'Espagne jusqu'à l'avènement de la maison de Bourbon, 2e édit., Paris, 1844, 2 vol. in-8° ; — Capmant, Jlfemortos histAricas sobre la marina, comercio y artes de la antigua ciudad de liarcelona, Madrid, 1789-1792, 4 vol. in-4°. — Je me permettrai d'ajouter mon livre sur la rivalité commerciale et maritime entre Séville et Cadix, jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, Paris, 1932, in-8º.
page 568 note 1. Sur cette question, voir outre les livres de Pelllcer, de Moncada et de Martlnez de la Mata dans le passé, l'ouvrage capital d'Ehrenbera, Dos Zettaîter der Fuygerr, lena, 1896, 2 vol. in-8°, ainsi que C. Espejo Y Juman Pass, Las antiguas ferias de Médina det Campo, Valladolid, 1908, in-16 ; — Haebler, Die Geschichte der Fuggerschen Handlung in Spanien, Weimar, 1897, in-8°. — La révolution des prix causée par la découverte de l'Amérique, et qui est à l'origine de l'invasion des produits étrangers en Espagne, a provoqué de nombreuses études : Comme guide dans cette épineuse bibliographie, on peut prendre l'article de Lucien Febvre, Le problème historique des prix dans Annales, t. II, 1930, p. 67. — Citons seulement ici Earl Hamilton, American treasure and Andalusian priées dans Journal of économie and business history, nov. 1928 ; — A. Liautet, La hausse des pria: et la lutte contre la cherté en France au XVIe siècle, Paris, 1921 ; — Paul Kaveau, Le pouwir d'achat de l'argent et la livre tournois en Poitou du règne de Louis XI à celui de Louis XIII dans ButJ. Soc. Antiq. de l'Ouest, 1922 (reproduit dans L'agriculture et les classes paysannes dans le Haut-Poitou au XVI’ siècle, Paris, 1925) et La crise des prix au XVIe siècle en Poitou dans Rev. hist., 1929, t. 162, p. 1 et 268 ; — André É. Sayocs, Observations d'écrivains du XVIe siècle sur les changes et notamment sur l'influence de la disparité du pouvoir d'achat des monnaies dans Rev. économ. intern., nov. 1928.
page 569 note 1. Sur le commerce génois, on trouvera quelques détails pour le moyen âge dans Ramon Cahande, Sevilla fortaleza y mercado dans An. de hist. del derecho espaûol, 1925. — Pour le xvi” et le xvne siècle, voir Georges Scelle, Histoire politique de la traite négrière aux Indes de Castille, Paris, 1906, 2 vol., t. I. — L'étude des intérêts génois en Espagne mériterait une étude plus approfondie.
page 570 note 1. Indications à glaner dans Finot, Élude historique sur les relations commerciales de la Flandre awc l'Espagne au moyen dge, Paris, 1899 ; — Gilmodts Van Sevehkn, Cartuïaire de l'ancien Consulat d'Espagne, à Bruges, V* partie, 1280-1550, Bruges, 1901, gr. in-8° ; — Gobis, Les colonies méridionales à Anwrs de 1488 à 15S7 dans Trauaux de l'Unieersité de Louuain, Louvain, 1925 ; — Lefèvrb, Élude sur le commerce de la Belgique awc l'Espagne au XVIIIe sifcle dans Mèm. couronnés par l'Acad. Royale de Belgique, 1922, in-8°. — L'ouvrage d'E. VAN Broyssbl, Histoire du commerce et de la marine en Belgique, 1861-1865, 3 vol. in-8°, est peu utilisable ; 11 y aurait dans les relations hispano-flamandes la matière d'un travail Intéressant.
page 570 note 2. Les administrateurs recevaient les marchandises, opéraient les paiements, effectuaient les recettes au nom de leurs commettants. Ils devaient protéger les marchands flamands et jugeaient sommairement les différends.
page 570 note 3. A Séville, une chapelle dans l'église du couvent de San Francisco, qu'ils partageaient avec d'autres, et une autre dans le couvent dominicain de Santo Tomâs, un hôpital et une caisse de bienfaisance ; à Cadix un hôpital et un fonds de secours, un hôtel des consuls, une chapelle dans l'église de San Francisco.
page 571 note 1. La littérature relative aux intérêts allemands en Espagne est assez riche. 11 faut mentionner le travail d'Ehrenberg et celui de Haebler sur les Fugger déjà cités et les Studien zur Fugger Geachichie, Leipzig, 1907-1913, 4 vol. in-8”, publiés sous la direction de Max Jansen. On a pas mal publié sur les entreprises allemandes outre-mer ; voir surtout Haebi.BR, Die ilbereeeisehen Unternehmungen der Welser und ihrer Gesellschaftern, Leipzig, 1903 ; — Ebnst Daenell, ZU den deuischen Handelsuntemehmungen in Ameriha im 16. Jahrhundert dans Hist. Vierteljdtirschrift, t. XVIII (1910) ; — Schumacher, Die Vnlernehmungen der augusburger Welser in Venezuela und Juan de Castellanos, ein Lebensbild aus der Conquista-Zeit dans Hamburg. Festschrift, t. II, 1892, gr. in-8° ; — Humbert, Jules, L'occupation allemande du Venezuela au XVIe siècle. Période des Welser ﹛1528- 1556), Bordeaux, 1905, in-4°.Google Scholar — L'ouvrage de Stricker, Wilhelm, Die deutschen in Spanien und Portugal und den span. und portug. Lândern in Ameriha, Leipzig, 1850, in-8°,Google Scholar est très superficiel.
page 571 note 2. Lisbonne resta d'ailleurs toujours pour eux une place importante même du point de vue du commerce d'Espagne, car, après l'annexion du Portugal par Philippe II, il était plus facile d'y faire passer de Séville des métaux précieux et de les en faire sortir pour l'étranger.
page 571 note 3. De 1522 à 1529, Ils s'efforcent de mettre sur pied un commerce direct d'Espagne aux Moluques en collaboration avec les Espagnols et par dérogation expresse à la loi qui écartait les étrangers du commerce des Indes. Les Welser obtinrent même en 1525 une assimilation avec les Espagnols pour le commerce dans toute l'Amérique. Ils se lancèrent alors dans des entreprises commerciales, minières, négrières, colonisatrices. On connaît leur oeuvre au Venezuela. Les Ehinger s'associèrent à eux (1528). Les Fugger projetèrent de coloniser le Chili (1530-1531).
page 572 note 1. On trouvera l'essentiel sur les Hanséates dans un document des Archives Des Affaires ÉtrangÈres Françaises (Mém. et doc. Espagne, 32) : Privilèges des sujets des villes hansèaliques en Espagne, par le s1 Le Dran, chef du Dépôt des Affaires étrangères. — Pour le commerce norvégien, bon article d'O. A. Johnsen, Les relations commerciales entre la Norvège et l'Espagne dans les temps modernes dans fie», historique, sept.-oct. 1930.
page 572 note 2. L'étude des intérêts portugais a été assez poussée par Scelle pour la question négrière. Pour la pénétration en Amérique, consulter Harino, C. H., Traie and navigation belween Spain and the Indies in the Urne of the Habsburgs, Cambridge, 1918,Google Scholar in-8° ; — Garcia, , Ciudad indiana, Buenos Aires desde 1600 hasta mediados del siglo XVIII, Buenos Aires, 1900, in-8°;Google Scholar — Rodriodez Villa, Los Indios espanoles y portugueses en el siglo XVII dans Bol. Acad. Historia, t. XLIX.
page 573 note 1. Joâo Rodriguez Coutino, gouverneur de l'Angola et fermier des droits du roi de Portugal en Afrique.
page 574 note 1. L'interruption de la traite paralysant la mise en valeur des colonies, la fraude se développa. La preuve c'est qu'en 1663, quand on se décida à conclure avec des Génois un nouvel asiento, les protestations des colons furent unanimes.
page 574 note 2. En attendant la publication de documents sur le commerce hispano-hollandais que prépare Mr Unger, Archiviste à Middelbourg, on peut utiliser deux mémoires de Huit, Mémoire touchant le négoce et la navigation des Hollandais, Utrecht, 1699, in-8” (la meilleure édit. est celle de 1718), et le Mém. touch. le commerce et la navig. des Holl. d'Isaah Loysen, 1699, publ. par Mr Blok, dans les Bijdragen van het hist. genootschap, t. XXIV, Utrecht. — A glaner dans la Corresp. du card. Granvelle, publ. par CH. Piot, Bruxelles, 1894, t. VIII à XI; — Ouvrages généraux de Blok, Gesch. der Niederlànde (trad. ail.), Gotha, 1910 et suiv., 6 vol. in-8°, et BAASCH, Hollândische Wirlschaftgeuchichle, Iéna, 1927, in-8°. — En outre, articles d'Hewei Sée sur L'activité commerciale de la Hollande à la fin du XVIIe siècle dans Revue d'hist. écon., 1926, et de VAN Dillen, Amsterdam, marché mondial des métaux précieux atix XVIIe et XVIIIe siècles dans De Economisl, 1923 (résumé dans la Revue historique de 1926).
page 575 note 1. Le commerce d'Espagne venait pour les Hollandais au quatrième rang après celui de la Baltique, des Indes orientales et les pêches. La prépondérance des Hollandais dans les ports d'Espagne fut consolidée, surtout à partir de 1667, par l'hostilité qui régna entre l'Espagne et la France.
page 575 note 2. Sur les intérêts anglais en Espagne, on trouvera d'utiles indications dans la collection des Calendars of State Papers (surtout Spanish I, Henry VIII, vol. VI, Eliz. vol. I, II, III), dans Hakluyt, R., The principal navigations, voyages, traffiques and discoveries of the english nation mode by sea or over land (édit. par la Hakluyt Society), Glascow, 1903-1908, 12 vol.Google Scholar in-8°, et dans Trade english foreign under Elizabeth, document publ. par Conyers Read dans Engl. hist. revie-w (Juillet 1914). — Voir, en outre, le tome IV de la Collection of State Papers of the Secrelary of State John Thurloe, London, 1742, in-f, et aussi Lewes Robehts, The Merchant's mappe of commerce, London, 1636 ; — Rooee Cokb, Discourse of trade, 1670 ; — Cunninqham, Growjh of english industry and commerce in modem Urnes, 6e édit., 1915-1919; — Gbobobs Schanï, Englische Handelspolitih gegen dos Ende des Mittelalters, 1881 ; — Williamson, Maritime enterprise, 1486-1558, Oxford, 1913, in-8° ; — Albebti and Wallis Chapman, English merchants and the spanish Inquisition tn the Canaries, London, 1912 (3e série des publications de la Camden Society) ; — Fboudb, English seamen in the sixteentth century, London, 1895, in-8° ; — Corbett, Drake and the Tudor navy, London, 1898, 2 vol. in-8°; — PH. Gosse, Sir John Hawkins, London, 1930, in-8”, et Hekmia Dubham, Relofions of the crovm to trade under James I dans Roy. Hist. Soc. transactions, New séries, XIII, 1899.
page 577 note 1. Mon travail sur Le commerce français à Séville et Cadix au temps des Habsbourg, Paris, de Boccard, 1932, in-8°, traite la plus grosse partie du sujet et donne sur les sources et la bibliographie les Indications essentielles. Il faudrait le compléter par l'étude du commerce avec le pays basque, la côte méditerranéenne et Madrid, mais, pour certaines questions, l'ensemble du commerce franco-espagnol est envisagé. — Pour les entreprises directes en Amérique, citons seulement, sans prétendre épuiser la bibliographie, l'ouvrage de Dahlghen, Les relations commerciales maritimes entre la France et les côtes de l'océan Pacifique, t. Ier (Le commerce de la mer du Sud jusqu'à la paix d'Utrecht, Paris, 1909, in-8°). On trouvera dans l'Histoire de la marine française de CH. De LA Roncisre bien des indications bibliographiques sur cette partie du sujet.
page 577 note 2. La concurrence de la fraude anglo-hollandaise en Amérique se fit également sentir sur les Importations de la péninsule.