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Les Finances de Guerre d'Alexandre le Grand

Published online by Cambridge University Press:  25 October 2017

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On s'accorde à le reconnaître, peu de guerres ont eu des conséquences plus considérables que celle qui aboutit, par la destruction de l'empire perse, à l'hellénisation de l'Orient antique. D'autre part, ainsi que Plutarque l'a déjà relevé, les exploits d'Alexandre sont plus étonnants encore du point de vue financier que du point de vue militaire, car c'est par ce côté surtout que la supériorité de Darius paraissait écrasante. Il disposait de trésors inépuisables, alors que son jeune rival, quand il traversa l'Hellespont, n'avait dans sa cassette que 70 talents : 420 000 fr. or.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1929

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References

page 321 note 1. Sans elle l'évolution de la civilisation gréco-romaine et du christianisme aurait sans doute été différente.

page 321 note 2. Plutarque, De la fortune d'Alexandre, I, 5.

page 321 note 3. Pour avoir la puissance d'achat actuelle, on multiplie généralement par cinq. Ces 70 talents vaudraient donc aujourd'hui deux millions de francs or environ. Mais ces calculs sont éminemment conjecturaux ; au cours de cette étude, nous ne nous y livrerons pas.

page 321 note 4. On en trouvera une bibliographie complète dans trois ouvrages, qui sont euxmêmes la preuve la plus tangible de l'importance que la science moderne accorde à Alexandreetà son œuvre: Berve, Helmut,Das Alexanderreich auf prosopographischer Grundlage. Munich, 1926, 2 vol.Google Scholar ; le sixième volume de la Cambridge Ancient history. Cambridge, 1927, particulièrement les chapitres XII-XV dus à Tarn, W. W. ; enfin Jouguet, P., L'impérialisme macédonien et l'hellénisation de l'Orient. Paris, 1926 Google Scholar.

page 322 note 1. Voir notamment A. Baumbach, Kleinasien unter Alexander dem Grossen, thèse. Iéna, 1911 ; Julien, P., Zur Verivaltung der Satrapien unter Alexander dem Grossen, thèse. Leipzig, 1914 Google Scholar ; Wilcken, Ulrich, Alexander und die hellenistische Wirtschaft dans les Jahrbücher de Schmoller, XLV, 1921, p. 2 Google Scholar et suiv. 4

page 322 note 2. Ony trouve, outre les pages 302-305 consacrées aux caisses de guerre, une infinité d'autres renseignements (par exemple les pages 193-196 sur la solde, etc.).

page 322 note 3. Voir Foucart, Etude sur Didymos. Paris, 1909 et A. Andréadès, Athènes, 1928, t. I, p. 465. Toutes les fois que nous renverrons à ce dernier ouvrage, nous l'indiquerons simplement sous le nom de l'auteur.

page 322 note 4. C'est sur ces dernières qu'est principalement fondé un ouvrage consacré, en fait aux finances de guerre du ve siècle, Le trésor d'Athènes d'Eucène Gavaignac. Paris, 1909.

page 322 note 5. On en trouvera la liste dans l'excellent et récent ouvrage de MrRoussel, Pierre, La Grèce et l'Orient, des guerres médiques à la conquête romaine. Paris, 1928, p. 340 Google Scholar.

page 322 note 6. Voir V.|Parvan, La pénétration hellénique et hellénistique dans la vallée du Danube dans Bulletin de la section historique de l'Académie roumaine. Bucarest, 1923, t. X Google Scholar.

page 323 note 1. Voir Adolphe|Reinach, Alexandre et la fondation de l'empire grec en Orient ; Chap. VII des leçons professées à l'École des Hautes Études sociales par neuf hellénistes et réunies sous ce titre : L'hellénisation du monde antique. Paris, 1914, p. 192.Google Scholar

page 324 note 1. Les villes créées pour des nécessités stratégiques correspondaient aux colonies militaires que fondèrent tant de conquérants. A côté d'elles, d'autres centres furent constitués pour doter des bienfaits de la civilisation urbaine des régions où, du temps des Perses, on ne trouvait, à côté de quelques forteresses et de quelques résidences princières (les paradis), que des villages.

page 324 note 2. Ce total est celui qu'indique Meyer, B., Histoire de l'Antiquité, t. III, p. 8990 Google Scholar. Dans le premier volume de mon Histoire des finances grecques (p. 113-114), j'ai conclu que à la fois les textes (il faut compléter Arrien et Plutarque par Diodore et Quinte-Gurce) et la logique conduisent à ne pas tenir ce calcul pour exagéré. J'ai été heureux de constater que Tarn le tient pour un minimum.

page 325 note 1. Diodore, XVII, 95.

page 325 note 2. Diodore, ibid.

page 325 note 3. Alexandre, qui prenait la peine d'aller voir ses hommes blessés ou mordus par les serpents (Arrien, I, 16, Néarque fr. 14), ne devait pas craindre de déranger ses médecins pour eux.

page 325 note 4. Yves Guyot n'aurait pu leur appliquer l'épithète de boulimiques qu'il a décernée aux services sanitaires, si coûteux, de nos jours.

page 325 note 5. Qu'on songe aux difficultés qu'il a suscitées à un Charles-Quint ou à un Philippe II, possesseurs pourtant des plus riches contrées de l'univers !

page 326 note 1. 2e éd., t. II, p. 42.

page 326 note 2. 300 talents par mois les mois où la flotte tenait la mer, 200 les mois d'hiver.

page 326 note 3. Même pour l'armée qui traversa l'Hellespont sous ses ordres immédiats, les sources (qu'on trouvera dans Berve, 1,177) donnent dix chiffres différents.

page 326 note 4. Selon Diodore (XVII, 17), le recensement auquel on procéda dès le débarquement en Asie Mineure donna les résultats suivants:

page 326 note 5. Copié par Arrien, Ind., 19,5.

page 327 note 1. Comme Beloch lui-même le fait ressortir.

page 327 note 2. Voir en appendice, page 334, Note sur les flottes d'Alexandre.

page 327 note 3. Pour descendre les grands fleuves, Alexandre constitua une flotte dont les bateaux étaient divisés en (navires de guerre), (destinés aux chevaux) et (transports). De ces navires, les plus grands, ceux qui étaient en état de tenir la mer, constituèrent la flotte de Néarque, qui, longeant le golfe Persique, atteignit, au prix de mille dangers, les bouches de l'Euphrate et, de là, Babylone.

page 327 note 4. Généralement, les marins n'étaient payés que sept à huit mois par an. Mais dan* une campagne comme la sienne, il n'est pas certain qu'Alexandre ait toujours pu renvoyer pendant l'hiver les marins dans leurs foyers.

page 327 note 5. Pour la discussion de ces données, voir l'Appendice.

page 328 note 1. Qu'Alexandre ait sérieusement compté sur elle, cela ressort du fait qu'il fit incendier la tente d'Eumène, soupçonné d'y cacher des trésors, mais peu disposé à remplir généreusement ses devoirs liturgiques.

page 328 note 2. Un grec moderne a du moins le devoir de faire connaître la façon de voir sur ce problème d'un descendant des anciens Hindous ;Mr Samaddar, J. N., dans un ouvrage sur lequel je suis heureux d'appeler l'attention des occidentaux : Lectures on the economie condition of ancient India (Publications de l'Université de Calcutta, 1922), p. 129132 Google Scholar (bibliographie), prouve que les rivières du Punjab, et notamment l'Indus, étaient desservies par plusieurs milliers de vaisseaux ; par conséquent, il n'est pas invraisemblable qu'Alexandre ait pu constituer une flotte de 800 (selon Arrien) ou même (selon Ptolémée) de 2 000 navires, soit qu'il les ait fait construire, soit qu'il les ait réquisitionnés. Dans cette dernière hypothèse, il faudrait conclure que, après le départ de la flotte de guerre, la flotte fluviale a pu être rendue à ses propriétaires.

page 328 note 3. Voir notamment le discours que nous a conservé Arrien, VII, 10.

page 328 note 4. Voir, outre Arrien, passim, Plutarque, Alex., XVI, et Justin, XII, 4.

page 328 note 5. L'armée d'Antipatros, primitivement de 12 000 fantassins et 1 500 cavaliers, fut portée à 40 000 hommes au moment de la guerre avec Sparte. Celle-ci ne put en mettre sur pied que 22 000 ; aussi essuya-t-elle une défaite complète à Mégalopolis (331).

page 329 note 1. Plutarque, Alex. XXIII.

page 329 note 2. Des conceptions analogues prévalurent jusqu'à la Révolution française, en Occident. Elles s'étendaient aux princes de l'Église ; qu'on se rappelle Fénelon, présidant à Cambrai une table magnifique et se contentant pour sa part d'oeufs au lait.

page 329 note 3. Ainsi, celles par lesquelles s'ouvrit la campagne durèrent neuf jours : chacun fut consacré à l'une des Muses. On pourrait peut-être se faire une idée des réjouissances qui précédaient la mise en marche des troupes perses par la description du camp d'Andrinople, à la veille de la campagne des Turcs contre la Pologne, envoyée à Louis XIV par son ambassadeur. Voir Vandal, A., Les voyages du marquis de Nointel. Paris, 1900 Google Scholar.

page 329 note 4. On trouvera sur eux tous les détails désirables dans Berve, I, p. 65 et suiv.

page 330 note 1. Arrien, II, 18,3 ; Quinte-Curce, VII, 11-12 et VIII, 11.

page 330 note 2. IV, 18, 6-7.

page 330 note 3. Car naturellement Sogdiani fut prise ; c'est là qu'Alexandre trouva Roiane.

page 331 note 1. Pour détails, voir Andréadès, p. 252.

page 331 note 2. Alexandre, haranguant vers la fin de son règne ses soldats, rappela que, à la mort de son père, il trouva une dette de 500 talents contre un actif de 60 et qu'il dut contracter des dettes pour 800 autres talents (Arrien, VII, 9, 6 ; Quinte-Curce, X, 2, 24 et Plutarque, De fam. Alex., 1,3). Ceci ferait une dette totale de 1420 talents. Pourtant, au début de la campagne d'Asie, le passif n'aurait plus été que de 200 talents (Onésicrite, rapporté par Plutarque, ouv. cité, et Alex., 15). Les deux témoignages peuvent se concilier, si on suppose qu'une partie de la dette fut amortie grâce aux dépouilles des campagnes balkaniques.

page 331 note 3. Ainsi qu'il était en droit de le faire ; voir, plus bas, ce qui est dit des syntaxeis des villes grecques d'Asie Mineure.

page 331 note 4. C'était même là une des raisons pour lesquelles, en temps de guerre, on altérait la monnaie beaucoup plus rarement et dans une mesure beaucoup moindre qu'aujourd'hui avec l'émission surabondante de billets de banque.

page 331 note 5. Avec l'aide de l'Athénien Callistrate ; pour détails, voir Andréadès, p. 254, n. 3, et 342.

page 331 note 6. Les cités grecques ou macédoniennes ne payaient pas d'impôts directs. Aussi le texte parle-t-il, non de mais de vraisemblablement il s'agit de centres (peut-être de création récente), sis dans les vastes territoires conquis par Philippe.

page 331 note 7. Ouv. cité, p. 352.

page 331 note 8. Voir plus haut page 328, n. 5;

page 332 note 1. Histoire de la nation hellénique, II, 67 (4e éd., 1902). La maison Eleftéroudakis vient de faire paraître de cet ouvrage une nouvelle édition, illustrée et mise à jour par le Professeur Garolidès.

page 332 note 2. Dans Plutus.

page 332 note 3. Voir les calculs de Cavaignac, sur la base d'un passage fameux d'Hérodote (III, 89 et suiv.), Population et capital dans le monde antique. Strasbourg, 1923, p. 107.

page 332 note 4. Sur les différences entre phoroi (tributs) et syntaxeis, voir Andréadès, p. 96-7 et 394-395. La différence essentielle est que les premiers excluaient l'idée de sujétion.

page 332 note 5. Notamment Soles et Aspendos.

page 332 note 6. Il n'en usa ainsi que pour les habitants de Tyr et de Gaza, dont la résistance acharnée l'exposa à tant de périls. Qu'il n'ait réduit en esclavage qu'un petit nombre de vaincus, c'est ce qui ressort clairement du fait que ses campagnes, à la différence des autres grandes guerres de l'Antiquité, n'eurent pas pour résultat de faire baisser le prix des esclaves, en augmentant la quantité jetée sur le marché.

page 333 note 1. On discute si ce licenciement n'était pas dû aussi à d'autres causes ; mais que le manque d'argent en fût la raison primordiale, cela ne paraît pas sérieusement contestable.

page 333 note 2. Ni l'une ni l'autre de ces batailles ne pouvaient être considérées comme gagnées d'avance.

page 333 note 3. Opere complete, éd. Bonghi. Florence, 1831, p. 677.

page 334 note 1. Faute de place, je laisse de côté les flottes de l'Inde et du golfe Persique, qui demandent des calculs très détaillés ; on les trouvera dans le second volume de mon Histoire des finances grecques, actuellement sous presse à Athènes.Le volume en question embrasse toute la période gréco-macédonienne ou hellénistique.