La prévention d’une contamination interne chronique des populations par des radionucléides présents dans l’eau de boisson nécessite la mise en place d’une surveillance du niveau de radioactivité de l’eau. Le code de la santé publique introduit quatre paramètres pour la surveillance de la qualité radiologique des eaux destinées à la consommation humaine. Dans le cas particulier des émetteurs de particules alpha, compte tenu des caractéristiques de ces rayonnements, l’expression de l’activité alpha globale dans une eau nécessite au préalable de déterminer expérimentalement le facteur de correction de l’auto absorption de ces particules par le résidu sec de l’échantillon à analyser, au risque de sous estimer le résultat. Cet article décrit le protocole appliqué par le laboratoire du Service de protection radiologique des armées pour exprimer ce facteur f en fonction de la masse m de résidus, pour valider statistiquement cette relation et évaluer l’incertitude qui lui est associée. La relation obtenue dans l’exemple présenté est linéaire et s’exprime par f = 0,0253 m + 1,2813. Cette formule est valable pour des eaux de caractéristiques similaires au site pour lequel elle a été établie et pour des masses de résidus comprises entre 0 et 100 mg. L’incertitude relative sur f quelle que soit la masse de résidu est de 11 % (k = 2). Dans un deuxième temps sont présentés à titre d’illustration les sites de la défense qui nécessitent une surveillance de l’activité alpha dans l’eau, comme les sites d’expérimentation des obus flèches à l’uranium appauvri de Bourges et de Gramat.