La question de savoir si, dans un litige de caractère international, une attribution de juridiction (une prorogation) est possible — et, s'il en est ainsi, dans quelle mesure elle l'est — sera, dans l'Etat du for contractuel, résolue d'après les principes de procédure internationaux de ce même Etat, c'est-à-dire d'après la lex fori prorogati. Lorsque dans un litige de l'espèce un tribunal, suédois par exemple, a été désigné par prorogation juridictionnelle, ce tribunal — quels que soient la nationalité et le domicile des parties, le lieu où le contrat de for a été conclu et quelle que soit la loi applicable, quant au fond, au litige visé par la prorogation — devra donc trancher conformément au droit suédois la question fondamentale de savoir si la prorogation à une juridiction suédoise est permise dans un tel litige. Il est indifférent que l'Etat auquel la connaissance du litige a été soustraite déclare de son côté la prorogation possible dans un cas de ce genre — ce dont il juge d'après sa propre loi; et peu importe également qu'on puisse présumer ou non que la décision prononcée par la forum prorogatum suédois aura l'effet de chose jugée dans l'autre Etat.