Ce qu'il y a de commun entre tous les fondements, c'est d'être le premier à partir duquel il y a soit de l'être, soit du devenir, soit de la connaissance (Aristote, Métaphysique, Δ 1, 1013a).
Je voudrais soumettre à l'attention du lecteur certaines observations que j'ai été amené à développer à propos des procédures rituelles auxquelles j'ai assisté comme ethnographe en Mélanésie. Mon intention est de compléter et d'élargir ainsi l'analyse à laquelle j'ai soumis ces procédures dans un ouvrage consacré aux rites funéraires des Fataleka, un groupe d'environ 4 000 personnes, localisé dans le nord de Malaita, aux îles Salomon.
J'ai déjà eu l'occasion de présenter et d'interroger cette culture traditionnelle dans quelques articles. Deux en particulier s'efforçaient de définir certains éléments symboliques que cet article reprend et développe. L'un était consacré à ce qu'on pourrait appeler « le paradigme de l'altérité », s'agissant d'une description et d'une interprétation des pratiques cannibales (aujourd'hui disparues) inhérentes, dans cette culture du moins, au travail rituel rattaché au culte des morts. Pour les conclusions provisoires auxquelles j'avais abouti, je renvoie le lecteur à ce texte.