Cet article reprend les conclusions de mon livre Literacy in colonial New England (L'alphabétisation en Nouvelle-Angleterre pendant la période coloniale), paru en 1974, et les présente dans le contexte de recherches récentes sur l'alphabétisation dans l'Europe moderne.
Le thème général à retenir est que, de part et d'autre de l'Atlantique, la religion a joué un rôle majeur dans l'apprentissage de la lecture par les hommes et souvent par les femmes. Quand l'ardeur religieuse a suscité la création d'un réseau d'écoles, la plupart des hommes, mais nettement moins de femmes, ont aussi appris à écrire et éventuellement à compter. En dehors de cette scolarisation systématique, la connaissance de l'écriture et des mathématiques dépendait largement des nécessités du commerce et de la pratique du droit qui y était associée.