Si, dans cette Revue qui n'est pas destinée à un public étroit de spécialistes, je reprends la question litigieuse des Comices Centuriates, c'est qu'elle n'offre pas seulement un intérêt évident pour l'historien des institutions antiques. Son examen et sa solution importent non moins à l'économiste.
On sait combien les historiens rhéteurs de l'antiquité sont avares de renseignements économiques et statistiques, combien dès lors le moderne, légitimement curieux de telles notions, est forcé de s'ingénier, et en quelque sorte de ruser, pour extraire de renseignements politiques ou militaires des données hypothétiques mais plausibles sur ce qui l'intéresse avant tout. Or, la répartition des citoyens en centuries, si on parvient à en élucider le mécanisme, me paraît capable de nous fournir un des indices les moins incertains que nous puissions nous procurer sur ce fait d'importance capitale : la distribution de la richesse aux différentes époques de la république romaine.