M. Ch. Meurer, docteur en droit et en philosophie et professeur de droit à l'Université de Würtzbourg, a bien choisi son moment pour publier son ouvrage sur la revision de la Convention de Genève. Ce livre, qui a paru quelques jours avant la réunion de la conférence de Genève, empruntait, en effet, un intérêt particulier aux circonstances présentes. Il renferme deux chapitres. Le premier consacré à l'histoire de la Convention, le deuxième à son contenu et à la nécessité de l'améliorer.

M. le lieutenant Bayol, instructeur à l'école spéciale de St-Cyr, un des plus ardents propagandistes français de la langue internationale du Dr Zamenhof, a publié tout récemment une brochure intitulée Esperanto et Croix-Rouge.

M. H. Nagaoka, attaché à la légation du Japon à Paris, publie dans la Revue du Droit international public une intéressante étude dont nous extrayons les deux fragments suivants:

« Le gouvernement japonais s'est préoccupé de fixer la manière dont il faut procéder pour opérer le déblaiement d'un champ de bataille. A ce propos, la circulaire suivante a été publiée, le 30 mai 1904 (no 100), par le ministère de la guerre:

« Règlement relatif an déblaiement du champ de bataille et à l'inhumation des corps sur le dit champ.

Après les difficultés dont nous avons entretenu nos lecteurs et les obstacles qui avaient empêché le Conseil fédéral de provoquer la réunion de la Conférence qui doit, en conformité du vœu exprimé à La Haye en 1899, reviser la Convention de Genève, la date du 11 juin 1906 a pu être choisie, et c'est pour ce moment-là que le Conseil fédéral suisse a pu inviter les Etats signataires à envoyer leurs délégués siéger à Genève pour s'occuper d'améliorer et de compléter ce pacte diplomatique qui a plus de quarante ans d'existence.

Les excellents résultats obtenus par l'initiative privée dans l'œuvre de secours aux militaires blessés ou malades avaient réduit au silence tous ceux qui proclamaient l'absolue suffisance de l'administration médicale de l'armée. Aussi voyons-nous l'administration militaire, avant même le début de la campagne russo-turque, rechercher et s'assurer le concours de la Société de secours aux blessés, qui avait déjà, quelques années auparavant, rendu de précieux services aux troupes envoyées en expédition dans l'Asie centrale. Vers la fin de 1876, en prévision d'une guerre avec la Turquie, une convention intervint entre l'autorité militaire et la Société de secours aux blessés, en vue d'assurer à cette dernière une activité qui devait être indépendante à l'intérieur de l'empire, et auxiliaire sur le théâtre de la guerre. La Société se chargeait d'établir et d'entretenir dans ses différents établissements un total de 16,000 lits destinés aux militaires malades ou blessés.

Dans notre 114me circulaire concernant la réunion à Londres de la prochaine conférence des sociétés de la Croix-Rouge nous avions, après un succinct historique de l'œuvre en Angleterre, exprimé l'espoir d'être à même de fournir sur l'organisation actuelle de la Société anglaise quelques détails complémentaires.

I. Deux erreurs se sont glissées dans le rapport publié par la Société genevoise des dames de la Croix-Rouge sur son activité en 1904. Ce n'est point le général Dufour qui présidait la Société genevoise d'utilité publique, en 1863, mais bien M. Gustave Moynier.

Le Dr Walter von Oettingen, de Berlin, qui a dirigé l'ambulance de la Croix-Rouge livonienne pendant la guerre russo-japonaise, recommande un procédé qui lui a donné les meilleurs résultats pour aseptiser le pourtour des plaies au moment du premier pansement sur le champ de bataille. On sait que c'est par la peau surtout que la plaie s'infecte et qu'une bonne désinfection de celle-ci, autour de la plaie, donne une garantie très grande de guérison aseptique. La difficulté de la désinfection dans les conditions indiquées a conduit à des essais de fixation des matières infectieuses sur la peau, de manière à empêcher leur pénétration dans la plaie. Le pansement recommandé par le Dr Walter von Oettinger semble donner à cet égard de bons résultats; il consiste en une solution de mastic dans du chloroforme et de l'huile de lin, dans la proportion de 20 grammes de mastic, 50 grammes de chloroforme, et 20 gouttes d'huile de lin, ou plus simplement une cuiller à bouche de mastic pour 3 cuillères à bouche de chloroforme et 20 gouttes d'huile de lin.

La Société britannique de la Croix-Rouge et le Comité qui est à sa tête se préoccupent de l'approche de la prochaine conférence des sociétés de la Croix-Rouge, à Londres, et se sont mis à l'œuvre pour la préparer.

L'aide que cet intelligent animal peut fournir pour la recherche des blessés sur le champ de bataille a passé de la période des essais à celle de l'application pratique, et les résultats sont des plus encourageants. Déjà le ministère de la guerre allemand a donné à cette entreprise son appui officiel et une subvention. On sait combien difficile est la recherche des blessés de nuit et l'insuffisance des moyens d'éclairage du champ de bataille. Le flair du chien supplée à ces lacunes, et dès longtemps il a fait ses preuves dans les hautes neiges du Grand Saint-Bernard.

Das Rote Kreuz a poursuivi depuis février 1904 jusqu'à la fin de l'année 1905, dans ses colonnes, l'étude des principaux modèles se rapportant aux moyens de transports improvisés. Cette étude, due à la plume très compétente du regretté colonel Isler, instructeur en chef du corps sanitaire suisse, esl enrichie d'excellentes et nombreuses figures dans le texte, faites avec la collaboration financière du Comité central de la Croix-Rouge suisse. Par la clarté du texte en même temps que par la précision des planches, la publication du colonel Isler est un modèle dans son genre. Aussi nous félicitons-nous d'apprendre la récente publication de ce travail sous forme de brochure, car sa dissémination en une série de non moins de 23 articles séparés dans Das Rote Kreuz, per mettait difficilement d'en apprécier les qualités et l'excellente ordonnance. Ce petit manuel du brancardier improvisateur fait honneur au corps sanitaire et à la Croix-Rouge suisses et restera comme un monument vivant de l'activité infatigable et féconde de l'homme excellent et distingué qui y a attaché son nom.

Nous avons déjà mentionné les cinq établissements s'occupant de la formation de garde-malades professionnelles qui ont obtenu chacun un cinquième de la subvention de 20,000 francs que la Confédération suisse a inscrite à cet effet dans son budget. En retour, ces institutions sont tenues, en cas de guerre, de mettre les deux tiers de leur personnel à la disposition de la Croix-Rouge et de lui en fournir chaque année la liste. La première de ces listes est parvenue à la Direction centrale, Le nombre total des infirmières, ainsi mises à disposition pour la période s'étendant du 1er juin 1905 au 31 mai 1906, est de 610 sœurs, ce qui assure la possibilité de soigner 5–6000 malades et blessés. Sans doute, ce chiffre est encore minime, mais il y a tout lieu d'espérer qu'il s'augmentera.

«La brochure qui vient de paraître à l'occasion du vingt-cinquième anniversaire de la fondation de la Croix-Rouge hellénique a fait connaître son action depuis sa fondation (1877) jusqu'en 1902. Dans l'espace écoulé depuis l'année 1902, où eut lieu à St-Pétersbourg la 7me Conférence internationale des Sociétés de la Croix-Rouge, jusqu'à ce jour, l'action de la Croix-Rouge hellénique a surtout porté sur les points suivants, pour autant que ses ressources le lui permettaient.

Nous reproduisons ci-dessous une dépêche et une correspondance qui ont paru dans le courant de décembre dans le Journal de Genève. Bien que les faits relatés ne soient pas nouveaux pour nos lecteurs, nous croyons qu'on ne saurait trop, en présence des idées erronées qui ont cours et trouvent accès dans la presse, opposer et rappeler la véritable marche suivie par les événements en ce domaine délicat à tous égards de la revision du pacte de 1864.

Nous avons reçu du Département Politique de la Confédération suisse la lettre suivante:

« Berne, le 30 juin 1906.

« Au Comité international de la Croix-Rouge, Genève.

« Messieurs,

« Nous avons l'honneur de vous informer que, le 7 juin, la Colombie a notifié son accession à la Convention de Genève du 22 août 1864.

« Pour faire suite à ma communication du 4 septembre 1906, no 11606, Direction du Protocole, j'ai l'honneur de porter à votre connaissance que, par son office du 21 août précédent, le ministre des Affaires Etrangères de la République de Honduras me notifie l'adhésion de cette République à la Convention de La Haye pour l'adaptation à la guerre maritime des principes de la Convention de Genève de 1864.

Les commentaires dont nous avons cru, sur la foi des récits que nous faisait le Comité uruguayen de la Croix-Rouge, pouvoir accompagner la publication de la lettre de cette dernière, dans notre numéro d'avril 1905 n'ont pas passé inaperçus, et le gouvernement de l'Uruguay a tenu à relever ce qu'il considérait comme d'injustes appréciations de son attitude. Comme nous nous sommes toujours fait une loi absolue de la pratique d'une impartialité scrupuleuse, nous n'hésitons pas à publier in extenso le document qui va suivre. Si nous avons été mal informés, nous ne demandons qu'à l'être mieux, et surtout, ce que nous souhaitons vivement, dans l'intérêt supérieur de la grande œuvre de secours aux blessés, c'est que l'harmonie renaisse et la collaboration fraternelle se rétablisse entre les organes chargés, au sein d'un même pays, de travailler à l'accomplissement de cette tâche humanitaire.

Un des bienfaiteurs les plus enthousiastes et les plus généreux de la Croix-Rouge espagnole, le duc de Vistahermosa, est mort.

Gentleman accompli, excellent patriote, intelligence limpide et cœur magnanime, l'aménité de son commerce et l'affabilité captivante de son caractère lui avaient conquis la sympathie de tous ceux qui le connaissaient, et cet homme à l'âme élevée, si pénétré des besoins de l'Espagne, utilisa toujours au profit du nom espagnol les nombreuses amitiés qu'il avait contractées au cours de sa carrière si remplie ainsi que l'influence qu'il devait à sa position élevée.

Le sous-comité de Naples a entrepris de soulager les misères occasionnées par l'éruption du Vésuve qui s'est produite au mois d'avril 1906. Les dispositions prises se divisent en deux périodes: la première concernant le soulagement immédiat des maux causés par la catastrophe et allant jusqu'à l'inauguration des abris populaires; la seconde destinée à procurer une amélioration plus lointaine dans la condition des populations éprouvées.